En plus de la nécessité absolu d'augmenter la production de carburants, le premier ministre, Ahmed Ouyahia, a, lors de sa visite au pôle pétrochimique d’Arzew, souligné la nécessité de réviser la loi sur les hydrocarbures et d’investir dans le gaz du schiste eu égard aux énormes gisements dont dispose le pays.
Une révision de la loi sur les hydrocarbures est nécessaire pour attirer de nouveaux investisseurs et améliorer les recettes financières du pays, a estimé le premier ministre, en marge de la présentation d’une communication sur le bilan des activités du Groupe Sonatrach, faite au niveau de la raffinerie RA1Z.
Dans une conjoncture marquée, ces dernières années, par une chute drastique des cours du pétrole et ses répercussions à l’échelle nationale sur les recettes des hydrocarbures, M. Ouyahia a souligné la nécessité pour Sonatrach de faire face aux défis actuels du secteur de l’énergie et de mettre toutes ses potentialités et ses ressources au service du pays.
Au sujet de l’exploitation du gaz de schiste, M. Ouyahia a souligné que le gouvernement encourage l’investissement dans cette ressource.
Il ne s’agit pas là d’une démarche aventurière, mais d’une option visant à garantir l’avenir du pays en matière énergétique, a-t-il souligné.
Le premier ministre a considéré que les potentialités de Sonatrach permettent d’être optimistes quant aux perspectives du secteur de l’énergie. C’est un message d’espoir au peuple algérien, notamment en cette période difficile marquée par une fluctuation des cours du pétrole sur les marchés internationaux, a-t-il indiqué.
De nouvelles perspectives
M. Ouyahia a également appelé à augmenter la production des produits énergétiques pour répondre aux besoins nationaux et ceux des marchés étrangers. Il a cité le cas des carburants dont les importations constituent une lourde charge pour le trésor public.
«Les importations des carburants nous reviennent très chers et la dépréciation de la valeur du dinar rend la situation encore plus difficile. Il est donc nécessaire d’intensifier les efforts pour augmenter la production des carburants», a-t-il souligné.
Dans ce contexte, le PDG du Groupe Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, a annoncé que la raffinerie d’Alger sera opérationnelle au début de l’année 2018 et que des appels d’offres seront lancés prochainement pour la réalisation des raffineries de Hassi Messaoud et de Tiaret.
Dans une déclaration à la presse, le premier ministre a, par ailleurs, évoqué le 12ème anniversaire de l’adoption de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Dans ce cadre, il a rappelé que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a tracé au peuple algérien de nouvelles perspectives grâce à sa politique instaurant la paix et la sécurité.
Commentant le documentaire consacré à la décennie noire, il a appelé à préserver la mémoire des victimes du terrorisme, soulignant que ce documentaire vise à remémorer, par l’image, cette douloureuse étape, à rendre hommage aux victimes et à préserver leur mémoire.
Réhabilitation de la raffinerie d'Arzew
Auparavant, le premier ministre avait suivi une présentation sur cette importante installation industrielle, qu'est la raffinerie d'Arzew implantée au pôle pétrochimique.
La raffinerie a été réalisée en 1970 et 1972, avant de bénéficier d’un projet de réhabilitation de ses installations à la fin de l’année 2008. Son entrée en exploitation date de février 2012.
Les travaux de réhabilitation de cette raffinerie ont porté sur la modernisation de ses outils de production, notamment l’instrumentation, le réseau électrique ainsi l’augmentation de sa capacité de production.
Dans ce cadre, la capacité de traitement du pétrole brut est passée de 2,5 millions tonnes à 3,75 millions de tonnes par an. L’opération a permis, entre autres, l’installation d’une série d’équipements modernes, comme une nouvelle torche et des unités nouvelles, permettant la fabrication d’essence sans plomb.
La raffinerie RA1Z produit annuellement 130.000 tonnes de GPL, 500.000 tonnes d’essences, 450.000 tonnes de naphta, 291.000 tonnes de kérosène, 1,5 million de gazole, 700.000 tonnes de fioul, 160.000 tonnes de lubrifiants et 140.000 tonnes de bitumes.
Le parc de stockage au niveau de cette raffinerie est composé de 212 bacs, dont les capacités varient entre 8.000 et 60.000 m3 et six sphères pour le stockage des GPL (propane et butane), tandis que l’acheminement des produits se fait par camions, pipes et navires, a-t-on expliqué.
Inauguration deux nouveaux méthaniers
Le premier ministre a, également, présidé une cérémonie d’inauguration de deux nouveaux méthaniers, acquis par la filiale Hyproc Shipping Compagny relevant du Groupe pétrolier Sonatrach.
Ces deux nouveaux méthaniers, Tessala et Ougarta, permettront à la flotte maritime nationale chargée du transport à l’international des hydrocarbures d’être au diapason des perspectives du développement de l’industrie nationale de la pétrochimie.
Les deux navires ont été mis déjà en navigation expérimentale le long du littoral national, selon des explications données par les cadres de Sonatrach.
Le navire Tessala a été construit en 2016 et dispose d’une capacité de transport de 169.000 m3 de GNL. Il est d’une longueur de 291 mètres et d’un maitre-bau (sa plus grande largeur) de 46 mètres. Son tonnage est de 112.867 tonnes. Quant à Ougarta, construit en 2017, il dispose d’une capacité de transport de 169.000 m3 de GNL. Sa longueur est de 291 mètres et son maitre-bau est de 46 mètres. Son tonnage est de 84.000 tonnes, a-t-on précisé.
Les deux méthaniers ont été fabriqués dans les chantiers navals sud-coréens par le constructeur Hyundai.
M. Ouyahia est accompagné, dans sa visite à Oran, d’une délégation composée de Mustapha Guitouni, ministre de l’Energie, Nouredine Bedoui, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales et de Abdelghani Zaalane, ministre des Travaux publics et des Transports.