Un doctorat Honoris Causa a été décerné mardi par l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou au chantre de la chanson kabyle Lounis Aït Menguellet, en hommage à une carrière artistique de plus de 50 ans.
Proposé par le comité des sages de l’UMMTO et validé par son conseil scientifique en mars dernier avant d’être soumis au ministère de la culture pour donner son feu vert pour son décernement, le doctorat honorifique a été attribué par le recteur en présence du ministre de la Culture, Azeddine Mihoubi, d’une foule nombreuse d’artistes, des autorités locales et du secrétaire général du Haut commissariat à l’Amazighité, Si El Hachemi Assad.
Dans une intervention, le ministre de la Culture a rappelé le long parcours artistique de Lounis Aït Menguellet et sa contribution à la préservation de l’héritage culturel et artistique kabyle légué par des piliers de l’art et de la poésie kabyles à l’image de Si Muhend u Mhend, en passant par El Hasnaoui, Cherif Kheddam, Slimane Azem, Taleb Rabah, Akli Yahyiatène, Kamal Hamadi, Idir, Chrifa, Hnifa, Matoub Lounès, Djamel Allam et tant d’autres qui ont transmis au monde une culture orale avec de belles mélodies .
Azeddine Mihoubi a dit sa "grande joie" de participer à la cérémonie de remise de cette haute distinction à cet homme de culture que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à déjà décoré de la médaille Achir, il y a quelques mois.
"Ce n’est pas un hasard si un monument scientifique aussi grand que l’université Mouloud Mammeri accueille un monument artistique encore plus grand qu’est Lounis Aït Menguellet. Le décernement de ce doctorat Honoris Causa est la preuve concrète que cette université est toujours sur les traces de celui qui lui a donné son nom et dont nous fêtons le centenaire de la naissance, en l’occurrence Mouloud Mammeri", a-t-il affirmé.
Pour perpétuer et faire connaître l’£uvre de ce chanteur et celles d’autres artistes et hommes de lettres algériens, le ministre a préconisé d’organiser des conférences, des séminaires et des colloques à travers toutes les universités du pays.
"Le cours scientifique dans nos universités doit se reposer sur des expériences artistiques et culturelles algériennes pour qu’il ne se limite pas à la théorie dépourvue d’innovation et de pratique", a-t-il recommandé.
Le secrétaire général du HCA a, pour sa part, annoncé que l’hommage rendu à Lounis Aït Menguellet à l’occasion de ses 50 ans de carrière, se poursuivra avec un projet de synthèse de tous les travaux de recherche et de textes consacrés à son £uvre qui sera publié dans le 15ème numéro de la revue tamazight Tura, éditée par le HCA.
A l’issue de la cérémonie de décernement du doctorat Honoris Causa, Lounis Aït Menguellet a tenu à rendre hommage à ceux qui ont organisé l’évènement et penser à l’honorer pour son travail artistique.
"Je suis très fier de recevoir cette distinction. Cela démontre que ce que j’ai fait n’est pas parti vainement. J’ose croire que ça a contribué à l’épanouissement de notre langue et de notre culture. C’est aussi un grand honneur de voir mon nom associé au nom du grand chercheur et écrivain Mouloud Mammeri et d’être honoré par cette université qui est la bastion des luttes pour la démocratie, l’identité amazighe et les droits de l’homme", a-t-il confié avec émotion.