L’opposition britannique exige du gouvernement la reconnaissance de l’Etat de Palestine

L’opposition britannique appelle le gouvernement de Theresa May à reconnaitre officiellement l’Etat de Palestine, alors que Londres s’apprête à célébrer, le 2 novembre prochain, le centenaire de la déclaration de Balfour.

Depuis que la Première ministre britannique a annoncé la célébration du centenaire de la déclaration qui a permis la création «d’un foyer pour les juifs», des organisations de soutien à la cause palestinienne et le premier parti de l’opposition, le Labour Party, appellent le gouvernement à reconnaître l’Etat de Palestine.

La secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères du gouvernement de Londres, la travailliste, Emily Thornberry, a déclaré dans un entretien au Middle East Eye publié lundi, que le moment était venu de reconnaître l’Etat de Palestine.

«Nous ne devrions pas célébrer le centenaire de la Déclaration Balfour, mais la manière la plus importante pour marquer cette date est la reconnaissance de la Palestine», a-t-elle dit.

Mme Thornberry a mis le gouvernement britannique devant ses responsabilités en rappelant qu’il avait promis de reconnaître l’Etat de Palestine «au moment opportun», estimant que «ce moment est venu».

Elle a également exprimé «sa préoccupation par la politique expansionniste de l’occupant israélien au détriment des territoires palestiniens occupés», critiquant la politique étrangère britannique qui, a-t-elle dit, ne fait rien pour imposer le respect du droit international.

La ministre du gouvernement de l'ombre a déclaré que la politique étrangère britannique avait «perdu son sens moral» et qu'un gouvernement  travailliste «placera les droits de l'homme et le droit international au centre de ses préoccupations».

Mme Thornberry qui remplacera le chef du Labour Party, Jeremy Corbyn au diner officiel célébrant la Déclaration Balfour auquel sera convié le chef du gouvernement de l'occupation israélienne Benjamin Netanyahu, a précisé qu’elle assistera également à la commémoration palestinienne qui conteste la Déclaration.

Il est à relever que le chef du Labour party, connu pour son soutien à la lutte juste du peuple palestinien, a décliné l’invitation au diner officiel. Sa position a été saluée par les Palestiniens à Londres et ailleurs.

Pour rappel, Jeremy Corbyn avait affirmé lors de sa campagne électorale pour les législatives de juin 2017, qu’un gouvernement travailliste «reconnaitra immédiatement» l’Etat de Palestine.  

Ben Jamel, le directeur de Palestine Solidarity Campaign (PSC), la plus active des organisations britanniques de soutien à la Palestine, a déclaré que «c’est honteux que tous les hommes politiques britanniques envisagent de participer à la célébration de la déclaration de Balfour».

Diverses organisations de soutien à la Palestine préparent une marche et un rassemblement à Londres le 4 novembre prochain, pour protester contre la célébration de la déclaration et rappeler que le Royaume-Uni est «le premier responsable» de l’injustice que vit le peuple palestinien.

Parmi ces organisations, «Stop the War» qui estime que Theresa May «devrait avoir honte de célébrer le centenaire de la déclaration de  Balfour», et PSC qui affirme que la déclaration a «balisé le terrain pour l’épuration ethnique» en Palestine.

La déclaration de Balfour est une lettre rédigée le 2 novembre 1917 par le ministre des Affaires étrangères de l’époque, Arthur Balfour, dans laquelle il a exprimé son soutien à «l'établissement en Palestine d'un foyer national pour le peuple juif».

Les Palestiniens qualifient cette déclaration de «tragédie» et ont appelé Theresa May à saisir l’occasion du centenaire de la lettre, cette semaine, pour présenter des excuses au peuple palestinien, une suggestion rejetée par le gouvernement britannique.

Des organisations britanniques ont également demandé au gouvernement de présenter des excuses pour tout le mal causé aux Palestiniens.

Et même s’il ne reconnaît pas encore l’Etat palestinien, la position officielle du gouvernement britannique est pour une solution à deux Etats. 

Cette position a été réitérée par le Secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères britannique, Boris Johnson, dans une contribution publiée lundi par le Telegraph.

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