Les députés de l'Assemblée populaire nationale (APN) intervenant lundi au débat autour du projet de loi de finances 2018 (PLF) ont estimé que ce dernier était porteur de dispositions susceptibles de préserver les acquis sociaux et dégeler les projets vitaux en dépit de la conjoncture économique et financière difficile que traverse le pays.
Le député Akacha Chaif du parti du Front de Libération nationale (FLN) a indiqué que la loi de finances 2018 est un projet qui équilibre entre toutes les exigences de la conjoncture et consacre la volonté de l'Etat à préserver les acquis sociaux en maintenant le budget des affectations sociales, ajoutant que le projet encourageait la recherche de ressources de financement additionnelles hors hydrocarbures.
L'intervenant a mis l'accent sur l'importance d'encourager l'investissement dans le secteur agricole et de lutter contre la spéculation, appelant le gouvernement à accorder un intérêt particulier à ce secteur et à prendre des mesures répressives contre les bénéficiaires de terres agricoles non exploitées.
M. Chaif n'a pas écarté que les augmentations prévues dans le PLF 2018 puissent avoir une réaction négative qui pourrait favoriser le phénomène de l'évasion fiscale.
Pour sa part le député Ferhat Arghib de la même formation politique a précisé que le projet de loi visait à concrétiser les grands objectifs du développement, saluant les réformes structurelles contenues dans le projet qui maintient le caractère social de l'Etat.
De son côté, le député Yahia Kebir (RND), a mis en avant que la loi est intervenue dans un contexte économique difficile suite aux contraintes financières et à la récession des ressources financières outre l'instabilité des prix du pétrole, une telle situation qui oblige l'Etat à réfléchir à des mécanismes alternatifs pour faire face à cette situation.
Il a également précisé que le projet de loi se distingue par l'octroi de priorités au budget d'équipement, ce qui reflètera l'attention accordée par le gouvernement aux programmes de soutien et de consolidation de l'investissement en dépit des circonstances difficiles.
Le projet de loi a adopté la rigueur dans la dépense des fonds publics et il a entamé des réformes structurelles dans les secteurs productifs en vue de créer la richesse, tout en maintenant l'aide sociale et la relance des mécanismes de suivi pour les projets gelés en vue de contribuer à la croissance économique, a-t-il dit.
La députée du RCD, Leila Hadj Arab, a, quant à elle, estimé que le projet de loi de finances n'a pas apporté de nouveau et ne comporte aucun mécanisme pour relancer l'investissement, soulignant que ce projet porte en son contenu les prémices de la récession économique.
La députée a mis en avant que le projet de loi de finances 2018 ne porte aucune réforme fiscale, il décourage ainsi la détermination des vrais investisseurs, estimant que les augmentations prévues par la loi et qui ont touché les secteurs tertiaires sont un "risque".
Pour sa part le député du Front du militantisme national (FMN), Rabah Jeddou, a salué les mesures contenues dans le PLF 2018, notamment l'enveloppe financière allouée aux collectivités locales ce qui permettra d'insuffler une nouvelle dynamique au développement local à même de renforcer les acquis du citoyen.
Il a appelé également à lutter contre la bureaucratie dans les différents domaines, en œuvrant à l'encouragement de l'investissement et à la création de l'emploi au profit des jeunes.
Quant au député Djamel Messadi du Parti de la Liberté et de la Justice (PLJ), il a indiqué que l'augmentation des impôts et des taxes prévus dans le PLF 2018 constituait un fardeau supplémentaire au citoyen ce qui affaiblira inéluctablement son pouvoir d'achat, précisant que ces augmentations n'ont pas été accompagnées par une hausse de salaires ni par l'ouverture de nouveaux postes d'emploi.
De son côté, Khaled Tazraret, (Front El-Moustakbal) a plaidé pour une répartition équitable de la richesse du pays, affirmant que l'augmentation des impôts, des prix du carburant, des services et des prix du transport impactera sur le pouvoir d'achat du citoyen.
Pour la députée Nadia Oussalah (Front des forces socialistes), le PLF 2018 n'a pas prévu de mesures incitatives, mais une augmentations des impôts et des taxes, affirmant que l'impôt sur la fortune n'est qu'une démarche ambiguë qui ne peut être réalisée sur le terrain d'autant que le pays "souffre encore du marché parallèle".