L’Union européenne (UE) est appelée à accompagner le Maroc, qui occupe illégalement le Sahara occidental, vers une paix véritable, a affirmé mercredi à Paris le représentant du Front Polisario en France, Oubi Bouchraya Bachir.
"Le Maroc, et encore moins la région dans son ensemble, n’a pas besoin d’être encouragé à choisir le chemin de Guergarat, l’Union européenne est appelée, aujourd’hui plus que jamais, à l’accompagner pour faire du chemin d’Abidjan un voyage définitive vers une paix véritable", a-t-il indiqué dans une déclaration de presse, à l’occasion de la tenue du 5e sommet entre l’Union africaine et l’Union européenne mercredi et jeudi à Abidjan, avec la participation du Maroc et de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).
Pour le Front Polisario, représentant légitime du peuple sahraoui qui lutte pour son indépendance, "c’est une voie dans laquelle le royaume sera certainement accompagné par la RASD comme associé loyal et décidé à payer, généreusement, sa part de la facture de la paix".
M. Oubi Bouchraya Bachir a estimé, dans ce cadre, que la décision du royaume du Maroc d’adhérer à l’Union africaine et de ratifier sa Charte constitutive est, en soi, et symboliquement du moins, "un pas important dans la bonne direction qui conduira, sans doute, à la reconnaissance de la République sahraouie".
Il a rappelé que les manœuvres du Maroc, soutenus par certains de ses alliés, visant à empêcher la présence de la RASD au sommet d’Abidjan ont échoué suite à la décision du Conseil exécutif de l'UA, qui reflète, non seulement l’attachement des Africains à faire respecter les décisions de l’organisation panafricaine en la matière, mais également un soutien indéfectible à la RASD comme étant membre fondateur de l’Union africaine.
Pour le représentant du Front Polisario en France, la cause sahraouie se trouve à la croisée des chemins.
"Un des chemins peut mener au retour aux hostilités, la crise de Guergarat (août 2016) l’a démontré tout comme les termes du discours du roi du Maroc en date du 6 novembre 2017. Ce chemin aboutirait à ramener le processus de paix à la case départ et à anéantir 25 ans d’efforts de la communauté internationale, pour parvenir à la paix", a-t-il expliqué, rappelant que l’autre chemin est celui préconisé par le droit international.
"L’autre chemin est celui préconisé par le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et son envoyé personnel, Horst Kohler, conforme à l’esprit de la résolution du Conseil de sécurité (2531/2017), la décision de la Cour de Justice de l'Union européenne (21 décembre 2017) et les innombrables résolutions de l’Union africaine", a-t-il ajouté, faisant observer qu’au sein de l’UA siègent les deux parties en conflit avec les mêmes droits et les mêmes devoirs.
Il a considéré que ceci "peut ouvrir largement la porte à la reconnaissance et au respect mutuel, condition essentielle pour une paix juste et durable au Sahara occidental".
Durant les travaux du sommet, a-t-il dit, les leaders européens auront l'opportunité de rencontrer les leaders de deux pays membres de l’UA, le Maroc et la RASD et pourront écouter leur point de vue sur les diverses questions à l’ordre du jour et sur les possibilités de créer une nouvelle dynamique, si attendue, qui permette la décolonisation du territoire sahraoui sur la base du droit de son peuple à l’autodétermination et à l’indépendance.
Le Maroc est représenté à ce sommet, qui s’articulera autour des défis communs auxquels sont confrontés les deux continents, tels que la paix et la sécurité, par le roi Mohammed VI et la RASD par son président, Brahim Ghali.