Pour peu que la culture de l’olivier soit relancée, développée et techniquement entourée, l’exploitation de son huile, par ailleurs très recherchée sur les marchés à l’étranger, pourrait donner lieu à la création d’une source de devises « renouvelable ».
Alors que la Tunisie voisine exporte, chaque année, une moyenne de 200.000 tonnes de ce produit vers une cinquantaine de pays, l’Algérie se place très loin derrière, avec une production se situant, bon an, mal an, entre 60.000 à 80.000 tonnes, en dépit d’un patrimoine arboricole pouvant produire davantage, s'il est régénéré, étendu, fructifié et accompagné.
Dans un reportage consacré, mercredi à ce sujet, la reporter de la chaine 3 de la Radio Algérienne rappelle qu’en 2016, le pays n’aura exporté que 47 tonnes, une quantité « négligeable », souligne-t-elle à raison.
Le PDG du group IFRI-olives, Boudjemaa Kemiche, lequel se vante de travailler dans la filière, depuis plus d’une vingtaine d’années, dit toute la difficulté que l’huile Algérienne éprouve à pénétrer les grands marchés au sein desquels, ajoute-t-il, on ne trouve d'elle nulle traçabilité.
Si on en est arrivé à ce stade, poursuit-il « c’est parce, selon lui, le secteur oléicole n’a pas été sérieusement pris en charge, en dépit de l'annonce d'un programme d’un million d’hectares de plantation d’oliviers, « qui n’est pas encore acquis ».
En plus de la fermeture de vergers, M. Kemise observe que l’essentiel de la production nationale d’huile d’olive se trouve aux mains de « businessmen » qui de surcroit, souligne-t-il, ne connaissent rien aux divers mécanismes de cette activité.
Parmi les raisons du déclin de cette filière, il impute la faiblesse de la production oléicole du pays au fait que « les gens n’exploitent plus leurs oliviers », ou qu’« ils ne travaillent pas ».
C’est, résume-t-il, tout cet ensemble de situations qui fait que notre huile, vendue localement à une somme équivalente à 7 dollars le litre, éprouve toutes les difficultés à se placer à l’étranger où elle est proposée entre deux à trois dollars pour la même quantité.
Faisant, par ailleurs, le parallèle entre un baril de pétrole de 159 litres, cédé à environ 60 dollars et un contenant identique rempli d’huile d’olive extra vierge, l’auteure du reportage note que ce dernier rapporterait 630 dollars à l’international, « soit dix fois plus ».
Et de conclure que si l’Algérie en venait à développer et à exploter les fruits de son patrimoine oléicole, son économie bénéficierait assurément d'une source de devises « renouvelable ».