Pourquoi la cigarette suscite-t-elle autant d’attrait chez nombre d'Algériens, notamment parmi les plus jeunes d'entre eux ? C’est là, le phénomène auquel la chaine 3 de la Radio Algérienne a consacré un reportage, ce dimanche.
A l'écoute de la rubrique « Au sein de la société », on y apprend que 47% de la population, parmi lesquels 20% de jeunes, se plaisent à fumer « par simple curiosité ou bien par effet de mode » et que, par ailleurs, le tabac provoque, chaque année, le décès prématuré de 15.000 personnes dans le pays.
Interrogés, de jeunes fumeurs se confient. L’un deux explique que la cigarette est pour lui comme une sorte de compagne qui contribue à lui faire oublier « les problèmes » et à refouler son stress. Il avoue avoir commencé à fumer dès l’âge de 13 ans, raison pour laquelle, dit-il, « j’ai été hospitalisé à diverses reprises ».
Un autre adolescent répond que lorsqu’il est en colère, il prend plaisir à aspirer goulûment la fumée de sa cigarette, même si, ajoute-t-il, « je sais que cela ne va pas résoudre mes problèmes ».
L’auteur de reportage note, qu’en dépit de leur âge, les fumeurs juvéniles ne semblent pas éprouver de difficultés à s’approvisionner auprès des buralistes, « malgré, ajoute-t-il, l’interdiction faite à ces derniers de vendre du tabac aux mineurs ».
Approché à son tour, un marchand de tabac tente de se disculper en répondant qu’il lui est impossible de déterminer l’âge de ceux qui viennent s’approvisionner en clopes. « Je ne vais tout de même pas demander sa pièce d’identité à chaque client qui se présente », déclare-t-il. Il n’en affirme pas moins que ce sont les jeunes qui sont ses plus fidèles clients, parce que, croit-il utile d’ajouter, « ils ne voient pas à la dépense ».
Décidément prolixe, il tient à jusqu’à préciser que ses juvéniles clients n’achètent pas leurs cigarettes par paquet, préférant les emporter au détail, à raison de 10 à 15 unités « de peur, croit-il savoir, que leurs parents ne découvrent inopinément que leur enfant fume ».