L'ambassadeur de l'Iran auprès des Nations unies, Gholamali Khoshroo, a accusé le gouvernement américain de tenter de s'ingérer dans les affaires intérieures de son pays, a rapporté jeudi l'agence de presse Tasnim.
«Au cours des derniers jours, le gouvernement américain, sous la houlette de son président, a intensifié de manière grotesque ses actes d'ingérence dans les affaires intérieures de l'Iran sous prétexte de soutenir des manifestations sporadiques» dans le pays, a déclaré M. Khoshroo dans une lettre déposée mercredi au Conseil de sécurité de l'ONU et au secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.
«L'actuel gouvernement américain a franchi toutes les limites en bafouant les règles et les principes du droit international qui régissent la conduite civilisée des relations internationales», a poursuivi l'ambassadeur dans sa lettre.
Il a ajouté que l'Iran attendait de «tous les pays qu'ils condamnent ces déclarations et politiques dangereuses et appellent le gouvernement américain à agir de manière responsable et à adhérer aux principes de la Charte des Nations Unies et du droit international».
La capitale iranienne Téhéran et la plupart des villes du pays ont passé une deuxième nuit calme, après plusieurs jours de protestations, tandis que d'importantes manifestations pro gouvernement ont à nouveau lieu jeudi, selon la télévision d'Etat.
Aucune manifestation nocturne n'a eu lieu à Téhéran, et la grande majorité des villes de province ont également été calmes.
La télévision iranienne diffusait jeudi des images de nouvelles manifestations qualifiées d'importantes en soutien au gouvernement dans les villes d'Ispahan (centre), Machhad (nord-est), Oroumieh (nord-ouest), Babol ou encore Ardebil (nord).
Mercredi, des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées dans plusieurs villes d'Iran pour condamner les «troubles» qui ont agité le pays ces derniers jours.
Munis de pancartes dénonçant les «fauteurs de troubles», les manifestants sont sortis en masse notamment dans les villes dans les villes d'Ahvaz (sud-ouest), Arak (centre), Ilam (ouest), Gorgan (nord), et Kermanshah (ouest), selon la télévision.
Ces derniers jours, l'Iran a été le théâtre de manifestations contre les difficultés économiques et le gouvernement. Au total, 21 personnes ont été tuées dans des violences depuis le début de ces protestations le 28 décembre à Machhad (nord-est).
Le président Hassan Rohani avait qualifié de «petite minorité» les «fauteurs de troubles» en ajoutant que le peuple allait leur répondre. Il avait ajouté que le pouvoir allait, si nécessaire riposter pour faire cesser les violences.
Selon les chiffres publiés par les autorités, 450 personnes ont été arrêtées à Téhéran depuis samedi soir et des centaines d'autres en province.