Un premier centre pour la prise en charge des nourrissons handicapés sera ouvert en mai prochain à Alger, a annoncé, dimanche à Tlemcen, la présidente de la Fédération algérienne des personnes handicapées (FAPH), lors d’un séminaire consacré à l’accessibilité des personnes aux besoins spécifiques.
Fruit d’une convention signée entre le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière et la FAPH, cette infrastructure sanitaire spécialisée prendra en charge les nourrissons âgés entre un mois et trois ans, a indiqué Atika El Mamri, faisant savoir qu’une étude effectuée au niveau de la capitale a recensé 3.500 nourrissons nés avec un "problème de l’environnement sanitaire".
A l’ouverture de ce séminaire, elle a rappelé les multiples actions de concertation avec le ministère de la Solidarité nationale, ainsi que la mise en place d’un groupe de travail avec le Conseil national des droits de l’homme pour la scolarisation des enfants handicapés.
S’agissant de l’accessibilité des personnes à mobilité réduite, la présidente de la FAPH a mis l’accent sur l’importance de la prise en charge de cet aspect pour assurer l’autonomie de cette frange sociale conformément à l’article 9 de la convention internationale relative aux personnes handicapées, ratifiée par l’Algérie en 2009.
Au passage, elle a fait savoir que de nombreux obstacles, notamment urbanistiques gênent cette mobilité, d’où la nécessité de la mise en place de la commission locale d’accessibilité.
Pour sa part, le président de l’Union des handicapés moteurs de la wilaya de Tlemcen, Mohamed Tourabi, a signalé que la wilaya de Tlemcen compte 11.370 handicapés dont environ 9.000 pour le grand Tlemcen, selon les chiffres fournis par la direction de l’action sociale. "Il devient urgent de mettre aux normes mondiales d’accessibilité les différents bâtiments publics, moyens de transport et autres", a-t-il souligné.
Abrité par le palais de la culture "Abdelkrim Dali" de Tlemcen, ce séminaire soutenu par l’Union européenne, a été marqué par l’intervention du vice-président du conseil local de l’ordre des architectes, Mohamed Réda Mouaziz, qui a insisté sur l’inscription de ces moyens d’accessibilité pour handicapés au plan d’occupation des sols (POS) afin qu’ils disposent de force de loi.
Le représentant de la Sûreté de wilaya a abordé, pour sa part, les besoins de cette frange sociale, notamment la mobilité, que la DGSN soutient à travers sa police de proximité.
La coordinatrice de ce projet, Hazzi Assia de la FAPH a rappelé les deux jours de formation (vendredi et samedi) des accompagnateurs des personnes handicapées détenteurs de projets de l’ANGEM ou ANSEJ qu’elle a encadrés à l’auberge des jeunes "Ali Bekkar" de Tlemcen, avant de suggérer la formation des étudiants d’urbanisme ou d’architecture aux normes d’accessibilité des handicapés.
L'enseignante d’architecture à l’université de Tlemcen, Houda Kedrouci, a insisté, elle, sur l’intérêt de la mise aux normes de l’espace public selon les besoins des personnes handicapées.
Cette rencontre a enregistré la participation de représentants de l’APW de Tlemcen, de la Sûreté de wilaya et du mouvement associatif local. APS