Chantier à ciel ouvert, l’Algérie connait une transformation radicale de son espace urbain. Selon les statistiques de la Banque mondiale, 70% des Algériens vivent dans des villes, contre 52% en 1990. Et à l’horizon 2050, la population urbaine algérienne dépassera les 82%, selon un rapport prospectif de l’ONU, publié en 2014.
Pour faire face aux besoins induits par ces transformations, les pouvoirs publics ont construits des millions de logements, des milliers d’autres sont mis en chantier. De grandes cités d’habitation ont vu le jour, mais dépourvues ou faiblement équipés en services publics (écoles, transports, établissements de santé, etc.).
Une politique urbanistique ne doit plus se résumer en nombre de cités construites, mais elle doit favoriser la création d’espaces où il fait bon d’y vivre. Cette nouvelle vision de l’espace urbain, est un objectif tracé, notamment dans le plan stratégique d’Alger à l’horizon 2035.
« L’espace urbanistique doit être harmonieux et doit répondre à l’humain », admet, au micro de Chakib Benzaoui de la radio chaine 3, le ministre de l’Habitat, Abdelhamid Temmar qui invite à une nouvelle vision de l’espace urbain. « Nous devons réfléchir sur la gestion de nos cités, de nos immeubles, des parties communes et globalement de la gestion urbaine », souligne M. Temmar.
Un plan pour remettre en marche les ascenseurs en panne
Des mesures sont prises pour remettre de l’ordre dans nos cités, améliorer l’image de nos viles et assurer le confort des citoyens. Parmi lesquelles, il y a celle qui vise à remettre en marche les ascenseurs, en panne depuis des lustres.
L’Algérie compte environ 1.500 ascenseurs, dont 800 sont situés au niveau de la capitale. Ces ascenseurs sont, pour la plupart, en panne, y compris au niveau des cités nouvellement construites. Cette situation d’inconfort oblige des habitants, notamment les plus âgés, à limiter leurs déplacements et à utiliser une corde pour faire monter leurs provisions.
« J’habite au 6ème étage d’un immeuble et j’utilise une corde pour faire monter mes provisions, car l’ascenseur est en panne depuis 25 ans. Les plus âgés souffrent beaucoup de cette situation, moi j’ai 35 ans et je ne monte qu’une seule fois par jour dans mon appartement », témoigne un locataire au micro de Noureddine Himed de la radio chaine 3.
Un programme de réhabilitation et de rénovation des ascenseurs en panne a, déjà, été entamé à Oran, à Constantine et à Annaba. Une tâche confiée à l’entreprise nationale d’ascenseurs (ENASC), qui s’est vu, aussi, confié le marché de rénovation des ascenseurs de la capitale. « Le wali d’Alger nous a donné le marché et on est en train de le prendre en charge. Là où il y a des ascenseurs détériorés on les remplace par des ascenseurs neufs, dans d’autres cas on procède à des rénovations en changeant les pièces cassées », explique Said Brahimi, PDG de l’ENASC.