Le département de la Défense américain (DoD) envisage de réduire le nombre de missions au sol effectuées en Afrique de l’Ouest après l’embuscade du Niger qui a couté la vie à quatre soldats américains, a rapporté le New York Times.
Un projet de rapport sur l’embuscade du Niger, dont les grands axes ont été révélés par le New York Times, et relayés ensuite par la presse américaine, propose de réduire la présence militaire américaine en Afrique de l’Ouest en préconisant aux forces d’Africom de prôner une politique de prudence dans cette région.
Selon des responsables militaires américains qui ont parlé sous couvert d'anonymat, ces nouvelles recommandations ne vont pas concerner la Libye et la Somalie où Africom s’est engagé avec les forces locales à combattre plusieurs groupes terroristes, dont al-Qaida, les Shabab et l’Organisation autoproclamée «Etat Islamique».
Les missions jugées risquées, seront contrôlées rigoureusement par le Pentagone à Washington ou le commandement d’Africom à Stuttgart, précise la même source. Les commandants militaires sur le terrain ne seront plus autorisés à mener de telles missions de leur propre chef.
La nouvelle stratégie pourrait être interprétée comme une volonté des Etats Unis de privilégier l’engagement diplomatique et politique au Sahel dans un contexte de défis sécuritaires accrus et en l’absence de financements et de coordination pour la force militaire G5 Sahel, commentent des observateurs.
Le G5 Sahel, récemment formé, a été paralysé par les faibles financements ainsi que par les désaccords entre ses Etats membres sur les contributions à apporter à cette force antiterroriste, relèvent-t-ils.
«Par le passé, il y a eu beaucoup de malentendus entre le Mali et la Mauritanie, et parfois entre le Niger et le Mali, il est donc nécessaire de rétablir une compréhension commune, et de la Confiance entre les Etats», souligne Herve Jezequel, un des responsables du projet Afrique de l'Ouest à l'International Crisis Group, cité par Voice of America.
Par ailleurs, ledit rapport attend toujours le feu vert du chef d’Africom, le général Thomas Waldhausser pour qu’il soit approuvé.
Sa publication, prévue pour fin février juste après l’audition annuelle de Waldhausser par le Sénat, pourrait relancer le débat sur l’embuscade du Niger qui a provoqué en octobre dernier une tempête politique à Washington.
La sphère politico-médiatique américaine s’est, alors, opposé à la décision du Pentagone de poursuivre ses opérations militaires au Sahel après cette embuscade, critiquant une mesure inopportune et manquant de précisions.
Selon les chiffres du Pentagone, près de 6.000 soldats américains sont déployés en Afrique, dont 4.000 sont basés au Camp Lemonnier, à Djibouti, la principale base militaire d’Africom dans le continent africain.
Au total, 1.700 commandos américains ont été envoyés en Afrique en appui à sept grandes opérations militaires, a indiqué en 2016 le commandement des opérations spéciales pour l’Afrique (Socafrica), un commandement subordonné d’Africom. APS