La ligne ferroviaire qui doit relier Alger à l’Aéroport international d’Alger, via Bab Ezzouar, sera réceptionnée en septembre prochain au même temps que la nouvelle aérogare, a annoncé, lundi à Alger, Azzedine Fridi, Directeur général de l’Agence nationale d’étude et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (ANESRIF).
« Ça sera une très belle station souterraine, avec un train toutes les demi-heures qui va relier l’aéroport international d’Alger à Bab Ezzouar, et de là vers toutes les destinations », a déclaré M. Fridi, qui était à l’Invité de la rédaction de la Chaine 3 de la Radio Algérienne.
Le DG de l’ANESRIF a annoncé, également, le lancement prochain des études pour la réalisation d’un méga-projet de ligne ferroviaire de l’extrême sud du pays, qui doit relier, sur 6.000 km, la wilaya d’Ain Salah à celle de Tamanrasset.
L’ANESRIF est le maitre d’ouvrage du programme ferroviaire national, avec des investissements de l’ordre de 30 milliards de dollars, dégagés depuis 1999 dans le programme du président. Ce programme se répartit en 2 axes : l’axe de modernisation du réseau existant et un axe de densification.
L’objectif de ce programme, c’est de doter le pays, à l’horizon 2035, d’un réseau ferroviaire de 12.500 km, totalement électrifié, avec des vitesses de train qui varient de 160 km/heure à 220 km/heure sur certains projets, a affirmé M. Fridi.
D’ici 2019, nous prévoyons de réceptionner 2.300 km en cours de réalisation, ce qui portera notre réseau ferré à 6.300 km, a précisé le DG de l’ANESRIF, qui cite la réception, notamment de la rocade des Hauts Plateaux, qui va de M’sila jusqu’à Sidi Bel Abbes.
Développer les trains de banlieue
Le programme ferroviaire national table également sur le renforcement et le développement des lignes de banlieue de la capitale et des autres grandes villes du pays comme Constantine, Annaba et Oran, pour faciliter le déplacements des voyageurs.
Concernant Alger, depuis 2009, il y a eu l’électrification et l’injection de rames automotrices modernes et la modernisation de toute la signalisation et télécommunication pour augmenter les capacités des lignes et le temps de parcours, rappelle M. Fridi. Ceci, en plus de la modernisation, en cours, des infrastructures sur l’axe El Harrache (Alger) – El Afroune (Blida), et la création d’une grande gare ferroviaire à El Harrache.
La banlieue d’Arzew est maintenant connectée au réseau de la ville d’Oran, il y a aussi la banlieue de Oued Aissi qui est connecté à la ville de Tizi Ouzou, Zéralda est connecté à la ville d’Alger, fait-il savoir.
Connecter les zones industrielles
Le programme ferroviaire national ambitionne aussi de connecter les zones industrielles. « On a terminé le raccordement de la zone industrielle de Bellara (Jijel), avec un dédoublement de voie sur 40 km, dont le taux de réalisation a atteint 50%. On va réceptionner, fin mars, le raccordement des cimenteries de Biskra, on est en train de faire les travaux pour raccorder la zone de Bethioua (Oran) et la zone industrielle de Berrached (Saida). Par ailleurs, toute la rocade Nord des chemins de fer est reliée aux ports du pays », a détaillé M. Fridi, pour qui le maillage du pays en voie ferré permettra de développer le transport de marchandises qui ne représente actuellement que 5%.
Le fret ferroviaire pour rentabiliser les investissements
L’autre objectif du programme ferroviaire national est de rentabiliser les investissements publics, souligne M. Fridi. « Les chemins de fer projettent de transporter 17 millions de tonnes de marchandises et de réaliser un chiffre d’affaires de 80 millions de dinars pour équilibrer leur trésorerie », explique-t-il.
M. Fridi donne pour exemple la cimenterie de Biskra qui projette de produire 1 million de tonne par an, la cimenterie de Bethioua plus de 2 millions de tonnes par an, sans oublier la ligne minière qui connait un plan de modernisation très important avec une projection de transport de plus de 10 millions de tonnes de phosphates. « Ces productions vont certainement améliorer l’offre de service des chemins de fer », clame-t-il.
Perte de change et surcoûts
La perte de la valeur du dinar a-t-elle entrainé un surcoût des projets ? Non, répond le DG de l’ANESRIF qui assure que les chantiers sont dans « la limite des coûts admissibles », des coûts qui varient selon que le terrain est accidenté ou plat. « Le fait que le programme actuel est pris en charge à 60% par les entreprises publique, diminue l’incidence de la perte de change », conclut M. Fridi.