La Banque Mondiale (BM) a maintenu mardi sa prévision de croissance pour l’économie algérienne en 2018, qui restera solide cette année sous l’effet de la hausse des dépenses de l’investissement et de la progression des cours pétroliers.
Dans son rapport semestriel sur les perspectives économiques mondiales, publié mardi à Washington, la BM prévoit une croissance du Pib réel de l’Algérie à 3,5% en 2018, contre 3,6%, (-0,1 point) anticipé dans l’édition de janvier du rapport.
La prévision actualisée de 3,5% reste toutefois identique à celle prévue par l’institution de Bretton Woods dans son rapport de suivi de la situation économique de la région Mena, publié en avril dernier.
La BM a légèrement abaissé sa prévision pour 2019 à 2%, soit -0,5 point, comparé à la croissance projetée en janvier et a revu sa projection pour 2020 à 1,3% (-0,3 point).
Les projections pour ces deux années restent également inchangées comparées à celles d’avril.
Selon les mêmes données, la croissance en 2017, s’est établie à 1,6%.
L’institution financière relève, par ailleurs, que plusieurs pays exportateurs de pétrole dans la région Moyen Orient et Afrique du Nord (Mena), dont l’Algérie, ont assoupli leurs projets d’assainissement des finances publiques suite à la hausse des prix du pétrole.
L’Algérie et l’Arabie Saoudite ont en outre revu à la hausse leurs projets de dépenses d’investissement pour soutenir la croissance.
Globalement, la croissance dans la région s’est renforcée cette année, les pays exportateurs de pétrole s’étant remis d’une année de baisse de la production pétrolière et de rigueur budgétaire, et les pays importateurs de pétrole ayant enregistré une progression de la demande intérieure et extérieure, précise la Banque.
" La croissance dans la région devrait se renforcer à 3 % en 2018 puis à 3,3 % en 2019, grâce en grande partie au relèvement des pays exportateurs de pétrole de l’effondrement des prix de cette matière première ", note la BM.
Ces pays devraient accroître leurs dépenses d’investissement grâce à l’augmentation des revenus intérieurs et à la hausse des prix du pétrole.
La croissance parmi les membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) devrait atteindre 2,1 % en 2018 et 2,7 % en 2019, soutenue par l’augmentation des investissements en capital fixe.
La croissance des pays exportateurs de pétrole hors CCG, dont l’Algérie, devrait être soutenue par l’augmentation des dépenses d’investissement.
Les prévisions de croissance en Arabie saoudite devraient être revues à la hausse, à 1,8 % cette année et 2,1 % l’année prochaine. L’Iran devrait enregistrer une croissance de 4,1 % en 2018 et en 2019.
Les économies importatrices de pétrole devraient afficher une croissance plus forte, suite à un regain de confiance de la part des entreprises et des consommateurs sous l’effet des reformes du climat des affaires et de l’amélioration de la demande extérieure.
L’Egypte devrait enregistrer une croissance de 5 % au cours de l’exercice 2017-2018, (période s’étalant du 1er juillet 2017 au 30 juin 2018) et de 5,5 % l’exercice suivant.
Les petits importateurs de pétrole, tels que la Jordanie et le Liban, sont confrontés à un ralentissement de la croissance dû à des déséquilibres extérieurs et budgétaires.
La Banque Mondiale explique que " Les risques d’assombrissement des perspectives de la région sont prépondérants ". La hausse récente des prix du pétrole pourrait ne pas être soutenue et être contrariée par une production de pétrole de schiste plus importante que prévue aux Etats-Unis.
Pour les pays importateurs de pétrole " l’amplification des problèmes de sécurité ou l’exacerbation des tensions géopolitiques pourraient nuire au tourisme, refroidir les investisseurs et limiter l’accès au financement ", estime la BM.