Le groupe d’étude sur le Sahara occidental à l’Assemblée nationale française, présidé par le député Jean-Paul Lecoq, a fixé mercredi le calendrier des auditions, a-t-on appris jeudi auprès du député.
En premier lieu, pour permettre "d’échanger sur ce sujet en toute liberté", le représentant du Front Polisario en France, Oubbi Bouchraya, sera auditionné pour répondre aux questions des membres du groupe d’étude qui souhaitent également entendre la position marocaine en auditionnant un représentant du Maroc.
Dans un troisième temps, le groupe d’étude devra entendre le Quai d’Orsay pour connaître la position officielle de la France sur ce sujet, a indiqué le députe de la Seine-Maritime, qui est membre de la commission de Affaires étrangères de l’Assemblée française, lors de son intervention devant les membres du groupe d’étude.
Il a précisé, dans contexte, que ce sont les grandes dynamiques actuelles du Sahara occidental qui dirigeront notre planning de rencontres du groupe d’étude, citant notamment le respect des droits de l’homme et la question des prisonniers politiques, l’exploitation des ressources du Sahara occidental par le Maroc et le rôle des puissances extérieures au conflit : la France, l’Union européenne, l’Union africaine.
Au cours de son introduction, Jean-Paul Lecoq a indiqué que le groupe d’étude va permettre de continuer à travailler entre parlementaires à "mieux faire connaitre ce conflit qui n’en finit plus, et qui, comme tous les conflits transporte son lot d’horreurs, de violation du droit, d’injustice et d’incompréhension", faisant savoir aux membres du groupe que le cessez-le-feu de 1991, signé par le Maroc, en sa qualité de puissance occupante, et le Front Polisario, représentant du peuple du Sahara occidental, a demandé au Maroc d’organiser un référendum d’autodétermination, ce que le peuple sahraoui attend encore.
"Plusieurs fois réclamé par l’ONU, ce référendum n’arrive pas, et la situation est enlisée depuis.
Mais depuis quelques années, la lutte pour l’autodétermination du Sahara occidental avance, notamment au niveau juridique où la Cour de justice de l’Union européenne, dans le cadre d’un jugement sur les limites territoriales applicable à un accord douanier entre le Maroc et l’UE a affirmé deux fois que le Sahara occidental n’appartenait pas au Maroc", a-t-il rappelé, soulignant que ce conflit a entraîné de nombreuses arrestations de militants pro-sahraouis.
"Beaucoup de prisonniers politiques sahraouis sont enfermés au Maroc dans des conditions très difficiles. L’un d’entre eux a même été reconnu par le comité contre la torture de l’ONU comme ayant été torturé lors de son arrestation", a-t-il dit faisant allusion au militant sahraoui Naâma Asfari.
"Les choses sont très difficiles à vivre mais l’espoir d’un référendum d’autodétermination continue à mobiliser les militants sahraouis", a-t-il ajouté.
Par ailleurs, Jean-Paul Lecoq organise le 22 juin prochain, à l’Assemblée française, la première réunion du Réseau international des parlementaires en faveur de l’autodétermination du Sahara occidental.
Le réseau, rappelle-t-on, est une plateforme dont le principe a été acté lors de la réunion à l’Assemblée nationale française, le 20 octobre dernier, et de la 42e conférence européenne de coordination du soutien au peuple sahraoui (EUCOCO), tenue à Vitry-sur-Seine près de Paris.
Le réseau vise à établir des liens entre les différents pays pour échanger des informations, intensifier le travail parlementaire au sein des différents continents et valoriser les actions de diplomatie parlementaire en soutien à l’autodétermination du peuple sahraoui. APS