Le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazghi, a affirmé jeudi que la dynamique que connait le secteur de l'agriculture en termes de volume de production et d'exportation "dérange" au point où certaines parties ont provoqué une "polémique" autour de cas de refoulement de produits agricoles pour des raisons d'ordre phytosanitaire, ajoutant que ces allégations sont infondées.
Le ministre a fait ces déclarations en marge d'une cérémonie de signature mercredi soir de la convention cadre entre son département ministériel et le ministère du Tourisme et de l'Artisanat.
Interrogé par la presse au sujet des informations relatives au refoulement de produits agricoles algériens de Canada et de Russie pour des raison d'ordre phytosanitaire et de savoir s'il s'agit d'un "complot", le ministre a déclaré que: "le fait que les produits agricoles algériens aient trouvé leur place sur le marché mondial dérange et qu'il faut au contraire valoriser les efforts consentis pour atteindre ce résultat".
M. Bouazghi s'est interrogé sur les motifs de ce "tollé" autour de l'utilisation de pesticides et du lien fait avec le refoulement des produits agricoles "au moment où l'exportation de ces produits connait un développement d'année en années, alors que lorsque l'Algérie importait tous les fruits et légumes personne n'a abordé une telle question".
Le premier responsable du secteur de l'Agriculture a rappelé que le volume des exportations en fruits et légumes a atteint l'année dernière 34.000 tonnes contre 20.000 tonnes en 2016 et moins que ça les années précédentes.
Le ministre a fait savoir que les cinq premiers mois de l'année en cours ont vu l'exportation de plus de 44.000 tonnes de fruits et légumes, ajoutant que cette quantité est appelée à augmenter fin 2018.
S'agissant du respect des normes phytosanitaires, M. Bouazghi a indiqué qu'il y avait une direction qui prenait en charge cette mission avec des prolongements à travers l'ensemble du territoire national, ports et aéroports.
Il a ajouté que cette direction est en contact permanant avec les autorités chargées de la protection des végétations à travers le monde et elle est informée de toute nouveauté ou urgence phytosanitaire.
A ce propos, le ministre a déclaré "nous n'avons reçu à ce jour aucune notification de refoulement de produits agricoles algériens", avant de s'interroger sur les raisons de cette polémique maintenant précisément.
Saluant le soutien du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika au secteur de l'agriculture, M. Bouazghi a fait savoir que la production nationale couvre actuellement plus de 70% des besoins de la population en fruit et légumes, relevant que deux produits uniquement étaient importés tandis que plus de 15 produits exportés au cours du premier semestre 2018.
S'agissant de l'utilisation des pesticides, le ministre a affirmé que l'Algérie "figure parmi les pays qui recourent le moins aux pesticides, avec une utilisation ne dépassant pas 0.05 Kg/Hectare, alors que dans d'autres pays, notamment européens, ce taux oscille entre 2 et 4kg/hectare".
"S'il existe des cas isolés d'agriculteurs qui refusent d'utiliser les pesticides ou d'autres qui en abusent, il ne faut pas généraliser", a-t-il estimé.
Pour ce qui est des dattes, M. Bouazghi a indiqué que près de 20.000 tonnes dont été exportés en 2018, ajoutant que "des quantités exportées par un seul opérateur ont été refoulés non pas pour des raisons phytosanitaires mais pour les conditions d'exportation (non respect de la chaîne de froid), d'autant qu'aucun produit destiné à l'export ne peut être embarqué sans l'aval des services de contrôle phytosanitaire".
Le ministre a rappelé enfin quelques chiffres relatifs à l'exportation des dattes au cours des cinq premiers mois de 2018, avec 1.885 tonnes exportées vers la Russie, 2.325 tonnes vers la France, plus de 736 tonnes vers le Canada, 560 tonnes vers l'Espagne, 500 tonnes vers l'Allemagne. APS