Intoxications alimentaires : plus de 10.000 cas enregistrés en 2017

Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a enregistré plus de 10.000 cas d'intoxications alimentaires en 2017 et 926 cas au cours des premiers mois de 2018, relevant que 40% des cas surviennent durant les fêtes et 60% au niveau des restaurants collectifs, particulièrement les écoles et universités.

Dans une déclaration à l'APS, le directeur général de la prévention et de la promotion de la santé au ministère de la Santé, Dr. Djamel Fourar a fait savoir que les intoxications alimentaires avaient connu une nette augmentation au cours des dernières années, passant de 3838 cas en 2014 à 5191 en 2015, le même chiffre en 2016, puis plus de 10.000 cas en 2017, prévoyant une hausse significative de ces chiffres en 2018.

Il a indiqué, à ce propos, que ces chiffres "ne reflètent pas la réalité", d'autant que les cas enregistrés sont des intoxications collectives déclarées dont les victimes se déplacent au niveau des centres sanitaires dès l'apparition des symptômes chez deux ou trois personnes ayant consommé le même plat durant les fêtes ou dans des restaurants collectifs des établissements éducatifs ou universitaires, relevant que de nombreux cas individuels "recourent à l'automédication et ne consulte un médecin qu'en cas de complications".

Le responsable a également mis en garde contre une augmentation des intoxications durant la saison estivale, marquée par une hausse du mercure, la multiplication des fêtes et l'apparition des vendeurs ambulants sur les plages.

Parmi les aliments responsables de ces intoxications, Dr. Fourar a cité les glaces, la viande hachée, les œufs et le lait et ses dérivés, expliquant ce phénomène par la rupture de la chaîne de froid, la propreté des ustensiles de cuisine, en plus de l'exposition des repas à l'air.

A ce titre, le même responsable a affirmé que les intoxications alimentaires sont de la responsabilité de plusieurs secteurs, notamment les ministère du Commerce, de l'Agriculture et de l'Industrie, ainsi que des associations de protection du consommateur, voire même du citoyen, soulignant, à cette occasion, le rôle du " ministère de la Santé dans la sensibilisation autour de la prévention contre ce phénomène".

Les conclusions de l'institut Pasteur
La responsable du Laboratoire de bactériologie des aliments, des eaux et de l'environnement à l'institut Pasteur d'Algérie, Dr. Fouzia Mouffok a précisé que l'analyse de denrées alimentaires met en évidence certains types de bactéries qui causent les intoxications alimentaires, tels que la listeria qui a été détectée dans le fromage, affirmant que certains types de fromage sont importés en gros et que certaines unités vendent ces quantités en détail, sans respecter les règles d'hygiène en étiquetage ou en emballage.

Dans ce contexte, la même spécialiste a appelé les unités d'étiquetage ou de production de certaines denrées alimentaires périssables ou exposées à la prolifération des bactéries à " la nécessité de se conformer aux règles d'hygiène et de stérilisation", vu qu'il est impossible de soumettre toutes les grandes quantités produites aux analyses et au contrôle et que dans pareils cas, l'échantillon qui subit des analyses " ne reflète jamais la situation réelle ".

Pour prévenir  le phénomène des intoxications alimentaires, la même interlocutrice a appelé à la nécessité de mener une étude sur les denrées qu'il faut contrôler dans les différentes chaînes de production au sein de toutes les unités nationales, et ce en vue de déterminer la chaîne qui pourrait " constituer un danger", assurant à ce propos, que les moyens indispensables à cette opération sont disponibles".

Par ailleurs et avec l'approche de la saison estivale, le chef de service du laboratoire des bactéries anaérobies et du botulisme au sein du même institut, Dr. Saida Merad a, pour sa part, mis l'accent sur " la nécessité d'éviter les intoxications alimentaires qui peuvent être mortelles, à travers le respect des règles d'hygiène et de la chaîne de froid, à partir de la source jusqu'à la cuisson en passant par la conservation et d'éviter de prendre des repas fast-food qui sont exposés au rayons du soleil et aux bactéries".

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