Lancement d'une base de données consacrée aux femmes victimes de violences

Le ministère de la Solidarité nationale, de la famille et de la condition de la femme a lancé récemment une base de données consacrée aux femmes victimes de violences ou en détresse, dans le but de moderniser le mécanisme de collecte des données, d'élaborer des rapports statistiques et des programmes plus ciblés en matière de prise en charge de cette catégorie, a-t-on appris, samedi, auprès du ministère.

L'objectif de ce nouveau mécanisme est de moderniser la collecte des données et d'élaborer des rapports statistiques sur les cas de femmes violentées ou en détresse, en sus d'unifier les efforts et de développer des plans d'action favorisant la mise en place de programmes adéquats et plus ciblés pour une meilleure prise en charge de cette catégorie, indique la même source.

Dans ce cadre, un module a été introduit dans le cursus de formation des étudiants, essentiellement dans les spécialités liées à l'action sociale, au niveau du Centre national de formation des personnels spécialisés (CNFPS), basé sur "les mécanismes d'orientation et d'accompagnement des femmes victimes de violences et de leurs enfants", a ajouté le ministère, précisant que 22 encadreurs ont bénéficié d'une formation sur ces mécanismes.

Dans le cadre des mesures d'accompagnement destinées à cette catégorie, des espaces ont été créés au niveau des directions de l'action sociale et de la solidarité (DASS) à travers les wilayas, encadrés par des équipes pluridisciplinaires composées de psychologues, de juristes, de médecins et d'assistants sociaux, a souligné le ministère, faisant état de la prise en charge, au niveau de ces espaces, de 1.128 victimes de violence durant le premier semestre 2018.

Afin de faciliter l'intégration socioprofessionnelle des femmes violentés et celles se trouvant en situation difficile, le ministère a initié une série de mesures leur permettant de bénéficier de programmes de qualification pour l'acquisition de compétences dans quelques métiers et de bénéficier de crédits dans le cadre de l’Agence nationale de gestion du microcrédit (Angem)

Par ailleurs et dans l'objectif d'accorder davantage d'efficacité au volet prise en charge, il a été procédé à la création de Centres d’accueil pour jeunes filles et femmes victimes de violences et en situation de détresse, et ce conformément au décret exécutif n  182-04 du 24 juin 2004 portant création, organisation et fonctionnement de ces centres.

Localisés à Tipaza, Mostaganem et Annaba (en cours de réalisation), ces centres ont pour objectifs d'assurer l'hébergement, la prise en charge médicale, l'accompagnement des cas enregistrés et l'intégration sociale à travers des sessions de formation, des cours d’alphabétisation et les programmes d'emploi mises en place par l'Etat et ce en fonction de la situation de chaque résidante, a fait savoir la même source, précisant, à cet égard, que 217 cas de femmes violentées ou en situation de détresse avaient été prises en charge au niveau des deux centres (Tipaza et Mostaganem) au cours du premier semestre 2018.

Le secteur de Solidarité nationale dispose également d'autres centres d'accueil provisoire au profit de cette frange de femmes notamment les établissements de "Diar Errahma" et leurs annexes se trouvant dans les wilayas d'Alger (Bir Khadem), Constantine, Oran et Skikda.

Dans le cadre des politiques adoptées en faveur de la protection des femmes violentées, une stratégie nationale de lutte contre la violence faite aux femmes a été élaborée en 2017 en coordination avec les différents intervenants concernés par la condition de la femme afin de lutter contre toute forme de discrimination et de violence touchant cette catégorie. En plus des mesures devant assurer à la femmes une protection, une prise en charge et une assistance juridique, cette stratégie prévoit aussi l'organisation de campagnes de sensibilisation en vue d'encourager la lutte contre cette violence.

A cet effet, il a été procédé à l'installation de la commission nationale chargée du suivi de la mise en œuvre de cette stratégie composée de représentants relavant des secteurs ministériels, des instances, des associations nationales concernées, de la Gendarmerie nationale et de la Sûreté nationale outre des enseignants universitaires et des juristes et ce, pour cordonner toutes les activités liées à ce domaine.

Par ailleurs, la même stratégie a été appuyée par un plan exécutif visant la mise en place de plans sectoriels pour définir les interventions prioritaires, un plan basé sur le soutien au potentiel technique et institutionnel des différents partenaires en vue de se prévenir contre la discrimination et la violence faites au femmes à même de leur assurer une prise en charge adéquate. Ce plan repose sur trois axes essentiels à savoir, la qualité de la prise en charge, l'information et la sensibilisation et le soutien à la prévention.

Pour renforcer les domaines d'accompagnement au profit des femmes violentées et celles en situation de détresse, des services de médiation familiale ont été mis en place au sein des directions de l'action sociale (DASS)  relevant du secteur pour régler les conflits familiaux à l'amiable et par voie de conciliation dans le but de protéger la femme contre toute sorte de violence en lui assurant un environnement propice d'autant qu'elle représente un élément essentiel dans la préservation de stabilité familiale.

Pour rappel, un séminaire sera organisé dimanche par le ministère de la Solidarité nationale, de la famille et de la condition de la femme , à l'occasion de la journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, célébrée le 25 novembre de chaque année, avec la participation de plusieurs experts et spécialistes outre des représentants des secteurs concernés par les domaines de prise en charge.

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