La Chaine 3 de la Radio Algérienne a organisé mardi, avec ses partenaires de l’ONUSIDA, une cérémonie de lancement, à l’auditorium Aissa Messaoudi, de la neuvième édition de l’opération « Yed fel yed 2018 » prévue vendredi et samedi prochains célébrant en Algérie la Journée mondiale de lutte contre le Sida sous le slogan « Savoir, c’est pouvoir ».
Entouré des collaborateurs au niveau d'organismes onusiens, Djamel Senhadri, sous-directeur de la production à la Chaine 3, a annoncé à cette occasion le programme de cette campagne de sensibilisation qui s’étalera sur deux jours avec deux événements phares à savoir et comme le veut la tradition : l’organisation à Alger, d’une chaine humaine de solidarité à l’esplanade Ryadh El Feth, vendredi de 9h00 à 11h00, en arborant le ruban rouge, symbole de la solidarité avec les personnes séropositives.
Cette action réunira les jeunes artistes de différents univers, les activistes de la société civile, les différents acteurs institutionnels, le personnel des Nations Unies et autres organisations internationales ainsi que des jeunes, des femmes, des enfants et des familles.
Et un spectacle artistique sera organisé samedi 1er décembre, lors duquel une panoplie d’artistes se succèdera sur scène de la Salle Atlas de Bab El oued à partir à 14h30.
Intervenant dans cette cérémonie de lancement, Djamel Senhadri a mis l’accent sur la nécessité d’une large mobilisation notamment parmi ceux qu’il a appelé « les leaders d’opinion », allusion faite aux acteurs du mouvement de la société civile et les artistes (jeunes ou anciens) qui « fédèrent, soulignera-t-il, derrière eux les jeunes vers de nobles objectifs et de se mobiliser pour lutter contre le Sida ».
Cette opération revêt un cachet particulier car elle est organisée en hommage à l’animateur star feu Yazid Ait Hammdouche, ravi aux siens en août dernier, pour le travail accompli durant les précédentes éditions de « Yed fel yed ».
Cet important événement voit le nombre de wilayas participantes à cette opération passer de 15 à 30, permet de regrouper tous les acteurs de la riposte au sida à travers des actions novatrices de l’accès à la prévention en Algérie.
Cette année marque le 30ème anniversaire de la première Journée mondiale contre le Sida, c’est dire que 30 ans de lutte se poursuivent encore sous plusieurs formes de solidarité pour atteindre les objectifs du millénaire de l’ONU pour éradiquer la maladie à l’horizon 2030.
L’Algérie, un exemple à suivre
L'Algérie compte parmi les pays ayant réussi à endiguer la propagation du virus HIV Sida et s'inscrit désormais dans la réalisation des Objectifs du développement durable (ODD), a indiqué mercredi passé le représentant de l'Onusida en Algérie, Adel Zeddam.
Intervenant lors d'une conférence de presse animée autour de cette l'initiative (main dans la main), le représentant de l'agence onusienne s'est félicité dimanche du fait que l'Algérie ait réussi à maîtriser la propagation de cette redoutable pathologie et à réaliser ainsi l'un des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).
Ce faisant, l'Algérie s'est inscrite dans l'ère de la réalisation des ODD, lesquels prévoient, entre autres défis, de mettre définitivement fin à cette épidémie à l'horizon 2030.
Les chiffres évoquent un mal universel profond
L’OMS compte plus de 40 millions de personnes vivant avec le VIH ainsi que l’ensemble des personnes touchées par l’épidémie.
Un nouveau rapport de l’ONUSIDA révèle que l’intensification des efforts en matière de dépistage et de traitement du VIH a permis d’atteindre davantage de personnes vivant avec le VIH. En 2017, trois quarts des personnes vivant avec le VIH (75 %) connaissaient leur sérologie VIH contre seulement deux tiers (67 %) en 2015 et 21,7 millions de personnes vivant avec le VIH (59 %) avaient accès à une thérapie antirétrovirale contre 17,2 millions en 2015. Le rapport montre toutefois que 9,4 millions de personnes vivant avec le VIH ne savent pas qu’elles ont contracté le virus et doivent bénéficier de toute urgence d’un dépistage et d’un traitement du VIH.
Notons en fin que cette édition revêt un cachet particulier car elle se déroule exceptionnellement en hommage à son architecte feu Yazid Ait Hammadouche, journaliste de la Chaine 3 ravi aux siens pour le travail accompli durant ces dix dernières années pour forger l’intérêt et l’intention aux sidéens en Algérie.
L’espoir est toujours permis
En 1988, l’Assemblée générale avait exprimé sa vive préoccupation devant la pandémie de sida. Notant que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait choisi la date du 1er décembre 1988 comme Journée mondiale du sida, l’Assemblée a souligné l’importance de cette manifestation (résolution 43/15).
Aujourd’hui, plus de 41 millions de personnes sont séropositives et sidéennes. La journée mondiale de lutte contre le SIDA n'est pas la seule occasion de revenir sur ce dossier brûlant, mais en insistant sur le fait que nous devons être tous ensemble contre le SIDA, elle a toute sa place dans le calendrier des journées internationales.
Il faut rappeler que vivre avec le VIH amène encore trop souvent à la mort et qu’il est inacceptable de délaisser les personnes atteintes de maladies opportunistes liées au sida.
Les décès liés au VIH n’ont baissé, dans le monde, que de 60 000 de 2016 à 2017, alors qu’il faudrait les réduire de 150 000 chaque année pour respecter les objectifs de l’ONU en matière de réduction de la mortalité de l’épidémie. A ce rythme d’escargot, en 2020, la mortalité n’aura baissé que de 25%, bien loin de la baisse drastique de 50% promise par les Etats Membres de l’ONU en 2016. C’est un signal alarmant d’une riposte mondiale en échec médical.