L'Assemblée générale de l'ONU a ratifié mercredi le Pacte mondial pour les migrations lors d'un scrutin, durant lequel 152 pays ont voté en faveur du texte, 12 Etats se sont abstenus, alors cinq ont voté contre, ont rapporté des médias locaux.
Le Pacte, premier du genre sur le question des migrations, avait déjà été adopté en juillet par l'ensemble des membres de l'ONU à l'exception notable des Etats-Unis. Le texte nécessitait une ratification à New York comme pour tout texte entériné hors du siège des Nations unies.
Après plusieurs défections, il avait été confirmé le 10 décembre lors d'un sommet à Marrakech (Maroc) par 164 pays sur les 193 membres que compte l'Organisation des Nations unies.
Non contraignant, le Pacte recense une série de principes à respecter, notamment la défense des droits humains, des enfants, la reconnaissance de la souveraineté nationale et exige la coopération, l'échange d'informations et d'expertises entre les pays signataires.
Il prône, en outre, l'intégration des migrants, l'interdiction des détentions arbitraires et n'autorise les arrestations qu'en dernier recours.
Les pays qui ont refusé d'endosser le Pacte sont les Etats-Unis, la Hongrie, la République tchèque, la Pologne et Israël.
Selon des diplomates en poste à l'ONU, Washington n'a pas cessé jusqu'à mercredi d'exercer des pressions "directes et indirectes" sur les pays pour qu'ils n'adhérent pas au Pacte.
Dénoncé par les nationalistes flamands, ce document a provoqué la rupture de la coalition gouvernementale en Belgique marquée mardi par la démission de son premier ministre, Charles Michel, qui avait approuvé le Pacte.
Au cours des derniers mois, le Pacte a déchaîné les passions, notamment dans une quinzaine de pays (Autriche, Australie, Bulgarie, Chili, Estonie, Hongrie, Italie, République tchèque, République dominicaine, Lettonie, Pologne, Slovaquie, Slovénie et Suisse) qui avaient ainsi annoncé publiquement leur retrait ou le gel de leur décision.
La Hongrie a dénoncé mercredi à l'ONU "une grave erreur" et brandi la menace de nouveaux flux massifs de migrants dans le monde, alors que les Philippines ont appelé à "la raison" estimant que les migrants sont un "apport bénéfique" pour les pays.
En début de séance, la présidente de l'Assemblée générale de l'ONU, Maria Fernanda Espinosa Garcès, a souligné que le document "n'affecte en rien la souveraineté des Etats".
Selon les données de l'ONU, il existe environ 258 millions de personnes en mobilité et migrants dans le monde, soit 3,4% de la population mondiale. Plus de 80% des déplacements entre les pays se font de manière légale, alors que plus de 60.000 migrants clandestins sont morts depuis 2000 lors de leur périple.