Le candidat de l'opposition, Félix Tshisekedi, a été proclamé mercredi vainqueur de l'élection présidentielle à un tour trois fois reportée depuis fin 2016.
Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, 55 ans, est le président "provisoirement élu" qui doit succéder au chef de l'Etat sortant Joseph Kabila, 47 ans, a proclamé la Commission électorale nationale indépendante (Céni) au terme d'une très longue attente.
Les résultats de la Céni peuvent encore faire l'objet de recours devant la Cour constitutionnelle qui proclamera les résultats définitifs.
La RDC, plus grand pays d'Afrique sub-saharienne, vit une double situation historique. C'est la première fois qu'un opposant est proclamé vainqueur d'une élection présidentielle après les deux élections de M. Kabila en 2006 et 2011.
C'était aussi la première fois que le président sortant acceptait de se retirer sous la pression de la Constitution et non des armes. M. Kabila ne pouvait pas briguer un troisième mandat.
M. Tshisekedi l'emporte avec 38,57% des voix, devant l'autre tête de l'opposition divisée, Martin Fayulu, deuxième avec 34,8%, selon la Commission électorale.
Le dauphin du pouvoir sortant, l'ex-ministre de l'Intérieur sous sanctions de l'Union européenne Emmanuel Ramazani Shadary, n'arrive qu'en troisième position avec 23,8%. Les 18 autres candidats font des scores peu significatifs.
La Cour constitutionnelle doit publier les résultats définitifs d'ici le 15 janvier, selon l'actuel calendrier électoral qui a pris trois jours de retard.
La prestation de serment du nouveau président élu pour un mandat de cinq ans est prévu le 18 janvier selon ce même chronogramme.
Félix Tshisekedi est le fils d'une figure majeure de l'histoire politique congolaise, Etienne Tshisekedi, décédé à Bruxelles le 1er février 2017.
M. Tshisekedi a fait équipe pour sa campagne avec l'ex-président de l'Assemblée nationale Vital Kamerhe, qui doit devenir en cas de victoire confirmée Premier ministre selon l'accord entre les deux hommes.
Ces derniers jours, M. Tshisekedi avait aussi tendu la main au président Kabila.
Le président Kabila reste en fonction "jusqu'à l'installation effective du nouveau président élu", selon la Constitution. APS