Près de 1300 civils ont été tués et plus d'un demi-million déplacés dans divers conflits entre groupes armés et forces de sécurité en RDC en quelques mois, a alerté l'ONU vendredi, en pointant de possibles "crimes contre l'humanité ou crimes de guerre".
Dans un communiqué, la Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, Michelle Bachelet, a expliqué que certains des incidents impliquant des massacres et d'autres exactions et violations pourraient constituer des crimes contre l'humanité ou des crimes de guerre.
"Je suis consternée par l'augmentation des attaques brutales contre des civils innocents par des groupes armés, et par la réaction des forces militaires et de la police qui ont également commis de graves violations, y compris des meurtres et des violences sexuelles", déclaré Bachelet, citée dans le communiqué.
"Ce ne sont pas seulement des actes répréhensibles, mais ils brisent aussi la confiance entre les populations et les autorités civiles et militaires", a-t-elle ajouté.
Selon le communiqué, le nombre de victimes a fortement augmenté ces dernières semaines alors que les conflits dans trois provinces de l'est du pays- Ituri, Nord-Kivu et Sud-Kivu - se sont propagés, "avec des répercussions désastreuses sur la population civile".
Des groupes armés ont commis des "atrocités et des massacres, et les forces de sécurité ont également été responsables de graves violations des droits de l'Homme dans ces provinces ainsi que dans d'autres parties du pays", explique le texte.
Ces violences ont jeté des centaines de milliers de personnes sur les routes.
Plus de 400.000 personnes ont été déplacées dans le Nord-Kivu depuis septembre, tandis que 110.000 autres, pour la plupart des femmes et des enfants, ont été déplacées par la violence dans le Sud-Kivu entre janvier et fin mai, a détaillé une porte-parole du Haut-Commissariat, Marta Hurtado, citée par l'AFP.
Dans le Sud-Kivu, les mouvements de population ont fortement augmenté à partir du mois de mars, a-t-elle ajouté.