L’émissaire de l’ONU pour le Sahara Occidental, Horst Kohler, est attendu ce mardi à New York pour briefer le Conseil de sécurité sur la dernière table ronde de Genève et les démarches qu’il compte entreprendre en prévision de la relance du processus onusien.
Ces consultations à huis clos interviennent en application de la résolution 2440 qui demande au secrétaire général de l’ONU de tenir le Conseil de sécurité informé de l’évolution de la situation au Sahara Occidental, trois mois après l’adoption de la résolution ou à chaque fois qu’il le juge opportun.
L’ancien président allemand devrait informer le Conseil de sécurité des préparatifs en cours pour tenir une deuxième table ronde en mars prochain, selon des sources proches de l’organe onusien.
La réunion sera fort probablement sanctionnée par une déclaration du Conseil de sécurité, dans laquelle l’organe onusien devrait se féliciter des premières discussions de Genève, tout en soulignant l’élan généré par la reprise des négociations directes entre les parties au conflit, le Front Polisario et le Maroc.
Toujours selon les mêmes sources, l’entérinement de l’accord commercial UE-Maroc, incluant le Sahara Occidental occupé, par le parlement européen fera l’objet de discussions lors de ce briefing, le premier organisé depuis la table ronde de Genève.
Dans une lettre adressée au Conseil de sécurité le 18 janvier, le Front Polisario a dénoncé cet accord, décrit comme "un obstacle majeur au processus dirigé par l’ONU", exhortant les membres du Conseil de sécurité à encourager les pays européens à reconsidérer leur décision.
M. Kohler pourrait également fournir une évaluation sur la situation dans la zone tampon d’El Guergarat. L'ONU avait déjà livré la sienne il y quelques jours de cela lorsqu’elle avait apporté un cinglant démenti aux allégations formulées par le Maroc sur une "violation" du cessez-le feu par le Front Polisario.
Un autre élément important est à souligner : le retour de l’Afrique du Sud au Conseil de sécurité qui pourrait complètement modifier la dynamique au sein de cet organe sur la question du Sahara Occidental, s’accordent à dire les mêmes sources.
L’Afrique du sud a récemment réitéré son soutien au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination ainsi qu'au règlement du conflit dans le cadre de la légalité internationale.
Depuis une année, la question du Sahara Occidental revient en force sur l’agenda de paix du Conseil de sécurité, appuyée par les Etats-Unis qui veulent mettre fin à ce conflit gelé.
Washington, agacé par le blocage du processus de paix, a maintenu la pression au Conseil pour soutenir une relance des négociations à l’arrêt depuis 2012.
La délégation américaine à l’ONU a évoqué "une nouvelle approche" des Etats Unis pour le règlement de ce conflit, affirmant qu’il ne peut plus y avoir "de Business as usual" avec la MINURSO et le Sahara Occidental.
L’administration de Donald Trump, qui s’est montrée déterminée à mettre fin au statut quo au Sahara occidental, a apporté son soutien aux efforts de l’envoyé personnel Kohler pour "parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permettra l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ".
Plus affirmative, la délégation américaine à l’ONU a déclaré qu'elle ne laissera pas "la Minurso et le Saraha Occidental retomber dans l’oubli ".
A peine deux mois après le vote prorogeant la Minurso, la Maison Blanche, par la voix du chef du National Security Council (NSC), John Bolton, a exprimé sa frustration devant le blocage que connait la question sahraouie, affirmant qu’il était temps à la mission des Nations-Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara Occidental d’accomplir son mandat.