Le président soudanais Omar El Béchir a entamé la formation d’un nouveau gouvernement formé de 21 ministres, ont rapporté samedi, des médias.
Les ministres de la Défense, des Affaires étrangères et celui de la Justice ont été maintenus à leurs postes. Plusieurs gouverneurs ont également été nommés, selon des médias.
Ces changements interviennent en application de plusieurs décrets républicains. Ces derniers comprennent également la nomination de six (6) ministres et secrétaires généraux, et représentants ministériels ainsi que celle de 18 gouverneurs issus de l’armée.
Moataz Moussa Abdallah, a été nommé Premier Ministre. Fadhl Abdallah Fadhl a été ainsi désigné au poste de ministre des Affaires présidentielles, Hamd Momtez a été nommé au poste de ministre des Dettes du pouvoir fédéral et Saad Omar, ministre chargé de la présidence du Conseil des ministres.
Aouadh Ben Aouf a quant à lui été maintenu à son poste de ministre de la Défense. De même pour Dirdiri Mohamed Ahmad et Mohamed Ahmad Salem, respectivement ministres des Affaires étrangères et de la Justice.
Vendredi, le président el-Béchir a déclaré l'état d'urgence dans l'ensemble du Soudan pour une période d'un (1) an, et annoncé le limogeage du gouvernement ainsi que des instances dirigeant les provinces du pays, secoué depuis deux mois par des manifestations réclamant son départ.
Selon des médias, le chef de l'Etat soudanais, a ordonné samedi, la dissolution du Conseil des ministres national et des gouvernements régionaux et le limogeage de plusieurs gouverneurs.
En plein marasme économique, le Soudan est le théâtre de manifestations quasi quotidiennes déclenchées depuis deux mois par la décision du gouvernement de tripler le prix du pain. La contestation s'est vite transformée en un mouvement réclamant le "départ" du président Béchir, au pouvoir depuis 1989.
Selon un bilan officiel, 31 personnes sont mortes depuis le début des troubles. L'ONG Human Rights Watch (HRW) évoque le chiffre de 51 morts, dont des enfants et des personnels médicaux.
Le chef de l'Etat, 75 ans, envisage de briguer un troisième mandat lors de la présidentielle de 2020. La seule façon de changer le pouvoir en place "est de passer par les urnes", avait-il argué en janvier dernier.