Si l’on en croit la vice-présidente du Forum des chefs d’entreprises (FCE), la crise politique qui perdure en Algérie s'est traduite par des effets négatifs sur de nombreuses entreprises économiques, lesquelles se seraient retrouvées à cours de moyens de financements.
S’exprimant, mardi, à la chaine 3 de la Radio Algérienne, Mme Nacéra Haddad affirme que « l’opération mains propres qui est en train d’être menée » dans le pays, a induit une « inertie totale » et un blocage des « prises de décision », tant au niveau de l’administration économique, que des banques, « mettant tout le tissu d’entreprises en difficulté ».
Aux fins de confirmer ou d’infirmer les propos de cette dernière, la journaliste Narimane Mendil s’est rapprochée du directeur de marketing de la Banque nationale d’Algérie (BNA), Smaïl Chaalal, lequel assure que celle-ci maintient la même cadence de ses activités de financement de l’économie. Il assure, de plus, son comité central du crédit se réunit, toutes les semaines, pour examiner les dossiers introduits à cet effet.
Il estime, en outre, « inconcevable » que la banque ferme sa porte aux opérateurs économiques, ajoutant que tous les dispositifs en vigueur sont toujours respectés.
Questionné à son tour, l’expert économique et financier au ministère des Finances, Mbarek Malek Seraï, signale que durant les 8 premiers mois de l’année 2019, l’Algérie a enregistré une hausse de 37,31% de liquidités bancaires.
Si, reconnait-il, dans certains cas l’accès aux crédits a été rendu malaisé pour certains chefs d’entreprises c’est, explique-t-il, en raison de la « peur » éprouvée par certains directeurs, lesquels, dit-il, demandent plus de garanties pour débloquer des financements, voire, les refuser.
Il constate, d’autre part, que des opérateurs « ne veulent plus s’aventurer » à investir, préférant attendre que la situation politique « se clarifie » et déposer leurs fonds dans les banques, lesquelles, poursuit-il, se retrouvent avec un « cumul de dépôts sans activités » en contrepartie.
Constatant que les relations entre les banques et les entreprises sont sujettes à une « période d’instabilité », la journaliste de la chaine 3 admet qu’il reste difficile d’avoir des données exactes sur cette question. Elle estime, donc, qu’il faudra attendre la fin de l’année en cours pour avoir plus de détails sur la base des rapports annuels des différentes banques.