Agriculture : réunion inter-ministérielle autour de la filière céréalière

Le Premier ministre, Noureddine Bedoui a annoncé, lundi, lundi, que le Gouvernement était déterminé à impulser la filière céréalière pour assurer la sécurité alimentaire du pays et renoncer graduellement à l'importation et ouvrir des perspectives d'exportation à l'avenir.
 
Présidant une réunion interministérielle consacrée à l'examen du Programme de développement de cette filière, notamment dans le Sud et les Hauts plateaux, M. Bedoui a indiqué que le "Gouvernement s'emploi à impulser et développer cette filière pour assurer notre sécurité alimentaire, et renoncer graduellement à l'importation, un lourd fardeau pour le Trésor public, tout en ouvrant, dans l'avenir, les perspectives d'exportation".  
 
Pour ce faire, le gouvernement, poursuit M. Bedoui, est "déterminé à soutenir ce secteur notamment dans le Sud et les Hauts Plateaux, au vu des  
compétences et des capacités productives dont recèlent ces régions faisant d'elles l'avenir de l'agriculture en général, et particulièrement la  
filière céréalière". 
 
Le Premiier ministre a écouté, lors de cette réunion, un exposé présenté par le ministre de l'Agriculture sur les principaux indicateurs de cette filière et les mesures proposées pour son développement. Ce dernier a fait état de la hausse considérable des niveaux de production atteignant 56,3 millions de quintaux, avec une augmentation remarquable de la quantité du produit collecté, de l'ordre de 28 millions de quintaux, soit 152% par rapport aux niveaux de collecte enregistrés au cours de la dernière décennie.
 
Le ministre a également présenté une synthèse faisant ressortir l'impact très positif des mesures décidées par le Gouvernement en matière de rationalisation des importations de céréales dans le cadre de la régulation des importations et la préservation des réserves nationales en devise, citant notamment l'essor qualitatif qu'a connue la production du blé dure avec 32 millions de quintaux. Cette réalisation a permis d'atteindre l'autosuffisance en arrêtant, en juin 2019, les importations de cette matière, réduisant considérablement la facture d'importation de plus d'un (01) milliard Usd, dont 908 millions Usd pour le  
blé dur. 
 
Intervenant à l'issue de cet exposé, M. Bedoui s'est félicité des résultats positifs réalisés dans cette filière stratégique, considérée comme un pilier de la sécurité alimentaire en Algérie et un catalyseur devant booster le développement du secteur agricole et l'essor de l'économie nationale de façon générale.Il a salué les efforts déployés par les agriculteurs et les investisseurs dans ce créneau ainsi que les producteurs de céréales en particulier.  
 
Le Premier ministre a relevé, dans ce cadre, que l'analyse de la réalité économique du pays fait ressortir plusieurs dysfonctionnements et phénomènes très négatifs , notamment, en matière d'orientation et d'efficacité de la subvention accordée par l'Etat, outre le phénomène de gaspillage du pain, qui a atteint un seuil alarmant, pesant sur le Trésor public et s'oppose aux valeurs de notre société. Les statistiques font état de 10 millions de baguettes gaspillées par jour, soit 36 milliards de DA par an.  
 
Il a affirmé que le Gouvernement s'emploi à impulser et à développer cette filière pour assurer la sécurité alimentaire et renoncer ainsi, de manière graduelle, l'importation. A ce propos, le Premier ministre a donné une série d'instructions, notamment à "la mise en place d'une stratégie globale pluriannuelle pour le développement de la filière céréalière dont l'OAIC sera le principal pilier et l'outil de l'Etat pour sa mise en oeuvre ".   
 
Dans ce sens, M. Bedoui a chargé le ministre de l'Agriculture d'élaborer un plan de développement ambitieux correspondant aux objectifs stratégiques  
et aux missions de l'OAIC notamment en matière de régulation et d''organisation de la filière, outre la production. Ce plan sera soumis, avant la fin du mois 
courant, au Conseil des participations de l'Etat (CPE).  
 
Il a décidé également d'octroyer à l'OAIC des incitations et des réductions sur les taux d'intérêt des crédits bancaires qui lui ont été accordés, appelant à la mobilisation de toutes les ressources matérielles, financières et humaines pour la concrétisation de cette stratégie à travers notamment, l'exploitation et l'investissement des ressources financières recouvrées à la faveur de la réduction des importations de céréales, dans la promotion de cette filière.  
 
Dans le même cadre, et après avoir pris connaissance du taux d'avancement des travaux de réalisation des stocks stratégiques de céréales restant, le  
Premier ministre a donné instruction d'accélérer cette opération pour la parachever dans plus brefs délais.  
 
Lors de cette réunion, il a en outre été décidé d'initier "une panoplie de procédures exceptionnelles de soutien en vue d'encourager les investisseurs  
agricoles dans le domaine de la production céréalière, à l'effet d'augmenter leur niveau de production et d'élargir leurs investissements, notamment à  
travers l'augmentation des prix d'achat du blé tendre dans tout le territoire national et en décrétant une aide supplémentaire  au profit des  
producteurs des wilayas du Sud et des Hauts plateaux. Les propositions, dans ce sens, devront être présentées lors de la réunion du Gouvernement  
pour adoption".  
 
Le Premier ministre a mis en avant les mesures décidées, notamment l'octroi d'une aide aux investisseurs agricoles afin de les inciter à élargir les espaces irrigués destinés aux céréales, notamment dans le Sud et les Hauts-plateaux, le renforcement de la recherche scientifique dans le domaine du développement de la filière céréales tout en valorisant et en exploitant ses résultats, notamment à travers la mutualisation des capacités de recherche des secteurs de l'Agriculture et l'enseignement supérieur, et la création des antennes dans les wilayas du sud et des Hauts-plateaux, outre la mobilisation des compétences et expertises algériennes en Algérie comme à l'étranger. Dans ce cadre, l'accent a été mis sur la décision de recourir aux bureaux d'études nationaux dans le  
développement de l'agriculture et la filière céréales particulièrement, en tête desquels le BNEDER. 
 
M. Bedoui a appelé à habiliter le système de formation et de recherche relevant du ministère de l'Agriculture en réhabilitant et en récupérant les  
anciennes structures au profit du secteur, notamment les écoles régionales de formation agricole et les Instituts de technologie moyen agricole spécialisé (ITMA).  
 
Il s'agit également de lever le gel sur les projets de réalisation des annexes de l'Institut technique de développement de l'agronomie saharienne (ITDAS) à Ain Salah et du Commissariat au développement de l'Agriculture des régions sahariennes (CDARS), tout en dotant le secteur en moyens logistiques et de l'encadrement humain nécessaire pour hisser le niveau de performance de ce système de formation et de recherche.  
 
M. Bedoui a mis en exergue l'importance à encourager les jeunes porteurs de projets à investir dans le domaine agricole, notamment la céréaliculture, à travers la création de coopératives agricoles dans le Sud et les Hauts-Plateaux et en leur accordant toutes les incitations, à l'instar de la prise en charge, par l'Etat, de l'ouverture des voies et du  raccordement en réseaux vitaux à savoir l'électricité, l'eau, le forage des puits et la généralisation de l'expérience réussie menée par le secteur actuellement au niveau des Hauts-plateaux.  
 
Par ailleurs, le Premier ministre a relevé l'impératif de poursuivre le travail pour la rationalisation de la consommation locale en blé tendre, à travers notamment la lutte contre le gaspillage dans la consommation du pain et à diversifier le mode alimentaire pour protéger la santé du citoyen.  
 
Pour ce faire, il a décidé de lancer une large campagne de sensibilisation, supervisée par les ministres du Commerce et de la Santé, avec la participation de tous les secteurs concernés, notamment l'Education nationale et les Affaires religieuses ainsi que les organisations de la société civile, en sus des experts de la santé et de la communication, et l'utilisation de tous les canaux de communication, plus particulièrement les réseaux sociaux.  
 
Il s'agit en outre d'encourager l'utilisation et la vulgarisation des énergies renouvelables dans le domaine agricole et dans la filière céréalière, en particulier, à travers, notamment, l'octroi d'avantages exceptionnels au profit des investisseurs, notamment dans les Hauts-Plateaux et le Sud.      
 
Dans le même sillage, le Premier ministre a ordonné l'adoption d'une approche de généralisation des énergies renouvelables dans le cadre de la relance des projets dÆélectrification agricole de façon à permettre d'économiser les ressources et de garantir un bénéfice à un plus grand nombre d'investisseurs agricoles, une revendication insistante de cette catégorie.
  
 
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