Le gros problème auquel est confrontée l’Algérie est davantage économique qu’énergétique, considère l’ancien PDG de Sonatrach, Abdelmadjid Attar.
Reçu, dimanche, à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, ce dernier explique qu’avec les faibles réserves d’hydrocarbures dont disposerait actuellement le pays il faudrait, à un moment, donner la priorité à la satisfaction intérieure et donc de ne plus tabler sur leur exportation.
Selon lui, c’est la « rente » tirée des exportations d'hydrocardures qui est, aujourd'hui, en danger, ajoutant qu’il n’y a, par contre, pas de souci à se faire en matière d’approvisionnement énergétique interne, pour autant, prévient-t-il, qu’on développe l’usage des énergies renouvelables.
Pour cet expert en énergie, le plus important, aujourd’hui, consiste à diversifier « absolument » ces types d’énergies pour pouvoir se libérer des seules recettes générées par les hydrocarbures.
M. Abdelmadjid Attar est, par ailleurs, catégorique : il ne faudrait pas, d’après lui, s’attendre à la nouvelles d’importants gisements d’hydrocarbures et ce n’est pas, relève-t-il, en édictant une loi « qu’on va en découvrir plus ». Pour lui, de nouveaux Hassi-Messaoud, Hassi-R’mel et Berkine « c’est fini ».
Des éventuels gisements énergétiques que pourraient recéler les zones off-shore, sur lesquelles, note-t-il, il existe très peu de données géologiques, l’intervenant mitige les espérances affichées jusque là, s’appuyant pour cela sur les conclusions des techniciens y ayant travaillé. Il y a, selon lui, « très peu de chances d’en découvrir ».
Démentant les propos de responsables assurant qu’il reste encore 70% du territoire encore inexplorée, M. Attar considère que ces derniers « racontent des histoires » Il explique que s’il est aussi affirmatif, c’est « parce que j’ai passé ma vie à faire de l’exploration ».
Pour lui, si on a laissé croire qu’il y avait encore assez de pétrole et de gaz à exploiter, « c’était pour rassurer la population ». « Lorsque j’ai dit le contraire, on m’a traité de ‘’pétropessimiste’’ ».
Evaluant, d’autre part, les quantités « probables et possibles » de gaz conventionnel encore inexploitées, l’invité les estime à environ 4.000 à 4.200 milliards de mètres cubes. Pour ce qui concerne les ressources pétrolières, il met en avant des quantités de 1, 5 milliards de tonnes.