Les prix du pétrole se stabilisaient mardi en cours d'échanges européens, s'apprêtant à conclure une année calendaire marquée par une nette hausse, et ce malgré une demande apathique et une production américaine record.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, valait vers midi 66,78 dollars à Londres, en hausse de 0,15% par rapport à la clôture de lundi.
A New York, le baril américain de WTI pour février gagnait 0,13% à 61,75 dollars.
Par rapport à début janvier, le Brent et le WTI prenaient respectivement environ 23% et 34,5%.
La hausse s'explique en partie par un effet de calendrier, après un effondrement des cours en toute fin d'année 2018.
Les deux types de barils restent en revanche environ 20% en dessous du cours atteint il y a treize mois, lorsqu'ils s'échangeaient au plus haut niveau depuis 2014.
Selon des analystes, cette année 2019 aura été marquée par "les tensions géopolitiques, les rebondissements concernant le commerce entre les Etats-Unis et la Chine, la hausse de la production de schiste américain et les inquiétudes sur un ralentissement de la croissance mondiale".
Ce dernier point a été illustré par la demande de pétrole qui a été, cette année, "la plus faible en presque une décennie".
Point d'orgue de 2019, une attaque sur des installations pétrolières saoudiennes à la mi-septembre a réduit de moitié la production du pays, faisant bondir les cours de presque 15% en une seule journée, un mouvement qui n'avait pas été observé depuis décembre 2008 pour le WTI et depuis le début de la compilation des données en 1988 pour le Brent.
Les prix sont ensuite rapidement retombés face au retour des inquiétudes sur un surplus d'or noir et tandis que la production saoudienne revenait à la normale.
Mais l'optimisme sur un accord commercial de "phase un" entre les Etats-Unis et la Chine, couplé à une baisse plus importante que prévu de la production de l'Opep, a ensuite soutenu les cours, les faisant récemment revenir à des niveaux plus vus depuis l'attaque.
Le 6 décembre, les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs partenaires, dont la Russie, ont annoncé à Vienne s'être entendus pour réduire leur production d'au moins 500.000 barils par jour (mbj) supplémentaires afin de soutenir les cours du brut, portant l'effort total de limitation de l'offre à 1,7 million de barils par jour pour l'ensemble du groupe de 24 pays.
Une semaine plus tard, les Etats-Unis et la Chine ont annoncé un accord préliminaire, marquant une trêve après 19 mois de guerre commerciale.
Celui-ci doit cependant encore être officiellement formalisé.
Malgré ces deux événements positifs pour le pétrole, l'incertitude reste de mise, surtout dans un contexte de production américaine en forte hausse.
Lors de la semaine achevée le 20 décembre, les Etats-Unis ont pompé en moyenne 12,9 millions de barils chaque jour, un record.
APS