Le ministre des Moudjahidine et Ayants-Droits, Tayeb Zitouni, a affirmé, jeudi à Reggane (Adrar), que "le dossier des explosions nucléaires françaises en Algérie fait partie des dossiers en suspens qu’il appartient de régler pour établir des relatons normales avec la France".
"Le plan du Gouvernement présenté devant le Parlement aborde explicitement le dossier des explosions nucléaires françaises en Algérie, qui fait partie des dossiers en suspens que l’Algérie a cessé de négocier avec la partie française après avoir constaté le manque de sérénité manifesté par la France dans ces négociations", a souligné M. Zitouni.
Le ministre s’exprimait à l'ouverture des travaux du colloque initié par le Centre national des études et recherches dans le mouvement national et la Révolution du 1er Novembre 1954, tenu à la bibliothèque publique de Reggane dans le cadre de la commémoration du 60ème anniversaire des explosions nucléaires menées par la France coloniale dans la région de Hamoudia à Reggane.
Accompagné de la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Kaoutar Krikou, le ministre des Moudjahidine et des Ayant-droits a estimé que "la commémoration de ce douloureux anniversaire véhicule plus d’un message à la partie française", avant de lier la reprise des négociations par les commissions là où elles sont arrivées et l’examen de solutions est tributaire du sérieux dont fera preuve cette dernière dans le règlement de cette question.
"Ceci est une revendication officielle sine-qua-none aussi bien de l’Etat Algérien que du peule algérien", a-t-il soutenu.
"Le dossier des explosions nucléaires françaises dans la région de Reggane et les séquelles des radiations qui font encore des victimes, fait partie de quatre dossiers retenus au plan du gouvernement dans son volet lié à la mémoire nationale, ouvert entre l’Algérie et la France", a encore indiqué M. Zitouni.
Mettant l’accent sur la responsabilisation de la France de ces crimes, le ministre a réitéré le rejet catégorique de l’Algérie de la loi Moran promulgué par la France, avant de rappeler les suggestions et la position officielle à l’égard de cette question jusqu’à l’aboutissement de ces dossiers dans le cas ou la France voudra établir des relations normales avec l’Algérie.
"Nous commémorons en cette journée le 60ème anniversaire de la douloureuse tragédie des explosions nucléaires françaises dans la région de Hamoudia que l’histoire retient parmi les haltes de commémoration nationale", a indiqué M.
Zitouni, ajoutant que "nous commémorons ainsi un crime de destruction de l’humanité, perpétré contre des innocents de notre peuple qui se sont heurtés à une arme méconnue ayant semé la mort et l’horreur sur ce sol propre, irrigué du sang des valeureux Chouhada".
Pour M.Zitouni, "ce drame s’imbrique dans le registre criminel de la France coloniale, riche en crimes et massacres commis pour soumettre le peuple algérien", ajoutant que "les explosions nucléaires françaises sont une preuve tangible des odieux crimes commis contre les droits de l’homme, l’environnement saharien, sur lequel la radioactivité pèse encore.
Passé révolutionnaire et contribution à l’édification de l’Algérie
Les enfants de la wilaya d’Adrar, avec leur bravoure et leur résistance farouche lors de la révolution et leur contribution efficace à l’édification de l’Algérie indépendante après avoir été un centre de rayonnement scientifique, ont inscrit leur nom en lettres d’or sur les glorieuses pages de l’Histoire de l’Algérie, a-t-il soutenu.
Le ministre a, par ailleurs, relevé l’intérêt qu’accorde le Président de la République Abdelmadjid Tebboune au développement du pays, sachant que les régions du Sud constituent l’un de ses 54 engagements, inspiré par la date de déclenchement de la Révolution.
En réponse à des doléances de la société civile, M.Tayeb Zitouni a assuré de la disposition de son département ministériel à accompagner l’ouverture d’un musée d’Histoire à Reggane, et le doter de l’ensemble des moyens logistiques, pour en faire une annexe du musée du Moudjahid d’Adrar, sous tutelle du ministère des Moudjahidine.
Au terme du colloque, le ministre des Moudjahidine et Ayants-droits, accompagné de la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Kaoutar Krikou, a présidé une cérémonie de signature de deux conventions de coopération entre la Direction de l’Action sociale et les Directions des Moudjahidine et de l’Institut spécialisé dans l’agriculture saharienne de Timimoun.
Des décisions de microcrédits et des chaises roulantes ont été remis à des personnes aux besoins spécifiques, victimes des explosions nucléaires de la France coloniale à Reggane, lors de cette journée ponctuée par une visite au domicile d’Abdessalem Aksaci, au cours de laquelle a été honoré le Moudjahid pour son parcours révolutionnaire dans le Sud du pays.
Le programme de la délégation ministérielle comprend, en outre, une visite à l’école pour enfants handicapés visuels et l’inauguration de la piscine de proximité au quartier Cheikh Sidi Mohamed Belkebir.
La délégation ministérielle assistera aux obsèques du défunt Moudjahid Abdelkader Dehadj, et présentera les condoléances à sa famille.