Le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a instruit dimanche à l'ouverture de la rencontre Gouvernement-walis, les responsables centraux et locaux de lutter contre le gaspillage des dépenses publiques.
Lors de la rencontre, tenue en présence du Premier ministre, Abdelaziz Djerad, des membres du Gouvernement, des présidents du Conseil constitutionnel, du Conseil de la nation et de l'Assemblée populaire nationale (APN), du Général-major Saïd Chanegriha, Chef d'Etat-major de l'Armée nationale populaire (ANP) par intérim, des partenaires économiques et sociaux et d'experts, M.Tebboune a affirmé que "les dépenses publiques doivent être affectées au règlement des problèmes de développement et non pas gaspillées et utilisées pour la réfection des trottoirs tous les six mois".
A ce titre, M.Tebboune a indiqué que "les trottoirs sont parfois rénovés tous les six mois alors que le citoyen habitant à quelques kilomètres du chef-lieu de la wilaya manque d'eau et d'électricité", mettant l'accent sur l'impératif de maitriser et de contrôler les marchés publics portant sur ces travaux.
"Le contrôle technique a fait défaut faisant de chaque investissement de développement local une source de gaspillage.
Ce que nous réalisons est refait trois ou six mois après, et ce en toute impunité", a-t-il ajouté.
le Président Tebboune a appelé, dans ce cadre, les directions techniques au niveau des ministères à assumer la responsabilité de contrôle de la qualité des investissements afin d'éviter le gaspillage.
"Les directions techniques relevant des ministères techniques seront désormais responsables de la qualité", a indiqué le Président de la République, relevant l'impératif d'adopter "des normes permettant de développer le pays sans gaspillage aucun ni un recours quelconque à la rénovation des travaux réalisés après quelques mois, devant la consternation du citoyen".
La lutte ciblée contre le gaspillage concerne toutes les dépenses publiques, y compris les dépenses engagées lors des visites sur le terrain des cadres supérieurs de l'Etat, a-t-il dit.
" Il faut lutter contre le gaspillage, notamment à l'occasion des visites qui doivent devenir le slogan de la résolution des problèmes de développement", a soutenu M.Tebboune.
" Les visites ne sont pas synonymes d'ostentation et de festins, nous devons éviter les cortèges composés de 20 à 30 voitures et dont seulement trois ou quatre véhicules transportent les personnes concernées".
Les cortèges ministériels doivent "impérativement transporter les personnes concernées seulement et si le déplacement sur le terrain est indispensable, il y a le transport public".
Les responsables locaux tenus de briser le cloisonnement entre les citoyens et l'Etat
Le Président de la République, M.Abdelmadjid Tebboune, a instruit les responsables locaux de se rapprocher des citoyens et de "briser le cloisonnement créé par le passé entre les citoyens et l'Etat".
"Dans cette conjoncture particulière, vous êtes tenus, en tant que responsables locaux, d'opérer le changement au niveau local en rompant définitivement avec les anciennes pratiques et en vous rapprochant des citoyens afin de briser le cloisonnement créé par le passé entre les citoyens et l'Etat et de restaurer la confiance perdue", a affirmé le Président Tebboune.
A ce propos, le Président de la République a enjoint aux walis et aux responsables locaux de "s'abstenir de faire de fausses promesses" et de ne promettre que ce qu'ils sont réellement en mesure d'offrir aux citoyens, dont il ne faut plus négliger et dédaigner les préoccupations, a-t-il dit, estimant que "cela passe impérativement par le recours aux cadres compétents, quelles que soient leurs tendances".
M.Tebboune a, par ailleurs, mis en avant la nécessité d'aider la société civile à s'organiser pour contribuer au développement local.
impérative poursuite de la lutte contre la corruption et l'abus de fonctions
Le Président de la République, M.Abdelmadjid Tebboune a mis l'accent sur la nécessité de poursuivre "avec rigueur" la lutte contre la corruption et l'abus de fonctions.
M.Tebboune a déclaré "nous devons poursuivre rigoureusement la lutte contre la corruption et l'abus de fonctions", estimant que le citoyen souffrait encore de ce qu'il a qualifié de "petite corruption".
Affirmant que "le citoyen est en droit de bénéficier des services de l'administration et de demander les documents dont il a besoin, sans qu'une quelconque compensation ne lui soit exigée en contrepartie", le Président de la République a rappelé, à cet égard, l'existence de pratiques "inacceptables" exercées par l'administration contre le citoyen, ce qui est plus grave que la corruption, a-t-il soutenu.
"L'abus de fonction dans le but de s'enrichir reste illicite (Haram), d'où l'impératif de lutter contre ce phénomène car nul n'a le droit d'exiger au citoyen une compensation en contrepartie d'un service", a ajouté M.Tebboune, appelant les responsables concernés à honorer leurs engagements vis-à-vis du citoyen qui "sait pertinemment distinguer le véritable responsable, de celui qui veut gagner du temps".
Etayant ses dires, le Président Tebboune a cité le dossier d'attribution de logements à Alger où 16.800 certificats de résidence falsifiés avaient été découverts, vendus à 1.500 Da le certificat.
Il s'agit d'un sujet "sensible touchant directement le citoyen", a-t-il dit, appelant à combattre ce phénomène, et ce "quelle que soit la personne impliquée".
De nouvelles mesures en faveur de la gestion décentralisée
Le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a indiqué dimanche à Alger que le Gouvernement examinait de nouvelles mesures juridiques en faveur du renforcement de la gestion décentralisée des collectivités locales, le mode de gestion actuel ayant "montré ses limites".
"Nous examinons actuellement les changements que nous envisageons pour renforcer la gestion décentralisée des collectivités locales en dotant les communes de nouveaux moyens financiers à partir de la fiscalité ou autre afin qu'elles puissent prendre en charge les préoccupations et les problèmes des citoyens", a affirmé le Président Tebboune dans son allocution à l'ouverture de la rencontre Gouvernement-walis, estimant que le mode de gestion actuel avait "montré ses limites".
Certains textes relatifs à la gestion sont "dépassés" car "remontant à plus de 50 ans", a relevé le Président de la République.
Selon lui, la situation ayant changé, des textes juridiques qui n'ont pas permis de gérer une Algérie de 17 ou 20 millions d'habitants ne sauraient permettre de le faire avec la population actuelle, d'où la nécessité, a-t-il dit, d'un "examen approfondi du nouveau mode de gestion décentralisée avec la participation de tous".
Une démarche qui vise avant tout à "servir les intérêts des citoyens", a souligné le Président Tebboune, excluant la reproduction des modèles d'autres Etats car, a-t-il soutenu, "nous sommes des Algériens et nous le resterons".
Abordant les plans de développement des communes, le Président de la République a affirmé que le ministère de l'Intérieur, des collectivités locales et de l'aménagement du territoire avait alloué en décembre dernier dans le cadre de la Caisse de solidarité et de garantie des collectivités locales un montant de 80 milliards de dinars en deux tranches, ajoutant que les communes bénéficieront en avril et mai prochains d'un montant supplémentaire de 100 milliards de dinars.
Au 21 siècle, la situation prévalant dans certaines régions du pays est "inacceptable d'autant que nous disposons de tous les moyens nécessaires pour y remédier", a indiqué M. Tebboune, appelant les responsables locaux à prendre en charge les catégories vulnérables et à en faire une priorité.
Le Président de la République a souligné "l'importance" d'une distribution "juste et équitable" des richesses en faveur de tous les citoyens, et la mobilisation de tous les efforts pour le changement et l'amélioration de la situation dans les régions enclavées et les zones rurales.
La nouvelle loi relative à l'organisation territoriale du pays, promulguée récemment, a érigé "les dix (10) circonscriptions administratives créées dans le sud algérien, et réparties sur huit (8) wilayas, en wilayas dotées de pleines prérogatives, quatre (4) ans après leur création, et ce, au regard de la maturité de leur cadre institutionnel et opérationnel qui leur permet d'accomplir pleinement leurs missions, en toute autonomie".
Il s'agit des wilayas de Timimoun, Bordj Badji Mokhtar, Ouled Djellal, Béni Abbès, Aïn Salah, In Guezzam, Touggourt, Djanet, El Meghaier et El Menia.
Ce découpage vise "à renforcer la décentralisation, à assurer une répartition équilibrée du territoire, à améliorer son attractivité de manière à répondre aux exigences du développement socio-économique au profit des citoyens, notamment dans les régions frontalières, et à rapprocher les services publics de ces régions".
Il vise également "à faire des wilayas du sud, qui passeront de 9 wilayas actuellement à 19 wilayas, un catalyseur du développement national, capable de prendre en charge les citoyens et de créer la dynamique économique escomptée qui érigera cette région en pôle régional par excellence".
Mobilisation de 100 mds DA supplémentaires au profit des communes
Le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a fait état, dimanche, de l'affectation en avril et mai prochains d'une enveloppe financière supplémentaire de 100 mds DA au profit des communes afin de booster le développement local.
Dans une allocution à l'ouverture des travaux de la rencontre Walis-Gouvernement, le Président de la République indiqué que le ministère de l'Intérieur, des collectivités locales et de l'aménagement du territoire avait alloué, en décembre dernier dans le cadre de la Caisse de solidarité et de garantie des collectivités locales, un montant de 80 mds DA en deux tranches, ajoutant que les communes bénéficieront en avril et mai prochains d'un autre montant supplémentaire de 100 mds DA.
La situation prévalant dans certaines régions du pays est "inacceptable car nous disposons de tous les moyens nécessaires pour y remédier", a indiqué M. Tebboune, appelant les responsables locaux à prendre en charge les catégories vulnérables et à en faire une priorité".
Le président de la République a insisté, dans ce sens, sur la répartition équitable des ressources entre les différentes régions du pays, soulignant la nécessité de "la mobilisation de tous afin d'améliorer les conditions dans zones d'ombre et des régions rurales".
Unification du Fichier national de logement
Le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a ordonné, dimanche à Alger, l'unification du Fichier national de logement pour englober les différentes formules en vue de parvenir à une distribution équitable.
Dans une allocution à l'ouverture de la rencontre Walis-Gouvernement, M. Tebboune a appelé à "un retour à la transparence dans les listes de logements à afficher", ordonnant "l'unification du Fichier national de logement, toutes formules confondues, y compris le logement rural et le promotionnel aidé afin d'identifier les bénéficiaires".
"La résolution du problème de distribution de logements qui pousse, à chaque fois, les citoyens à la contestation en bloquant les routes réside dans la transparence, l'adoption d'un Fichier national de logement et la prise en charge des doléances soumises par les non-bénéficiaires", a affirmé M. Tebboune soulignant l'impératif de "bannir le favoritisme dans la distribution de logements".
Le Président Tebboune a révélé, dans ce sens, la découverte durant les années précédentes à Alger de 16.800 certificats de résidence falsifiés, vendus à 1.500 DA le certificat à des personnes habitant dans d'autres wilayas, qualifiant ces pratiques de "plus grave que la corruption".
Le Plan d'action du gouvernement qui s'appuie sur le programme du Président de la République, vise à garantir "l'accès du citoyen à un logement décent", à travers le lancement d'un nouveau programme d'un million de logements, tous segments confondus, et la réception d'un million et demi d'unités à l'horizon 2024. APS