L'ONU doit continuer d'être un forum de dialogue sur la décolonisation au moment où 17 territoires à travers le monde attendent toujours d’être autonomes, a affirmé le Secrétaire général de l'organisation, Antonio Guterres.
"La décolonisation est un processus qui doit être guidé par les aspirations et les besoins des communautés vivant dans les territoires", a déclaré M. Guterres dans un discours à l'ouverture de la première réunion de la session 2020 du Comité spécial des Nations Unies sur la décolonisation, vendredi à New York, au siège des Nations Unies.
"Les préoccupations des peuples des territoires sont variées, et il est de notre responsabilité collective d'amplifier leurs voix", a-t-il ajouté devant les participants, soulignant que depuis la création de l'ONU en 1945, plus de 80 anciennes colonies ont accédé à l'indépendance.
Aujourd'hui, 17 territoires subsistent, principalement dans les Amériques et le Pacifique.
Beaucoup sont même confrontés à "des défis très réels et urgents", a-t-il déclaré au comité, notant que les peuples de ces 17 territoires "attendent toujours que la promesse d'autonomie soit tenue".
"Nous devons continuer de servir de forum pour un dialogue constructif entre les territoires et les puissances administrantes afin de permettre aux peuples des territoires de prendre des décisions éclairées quant à leur avenir", a en outre indiqué M. Guterres, qui a rappelé à l'occasion que 2020 marque la dernière année de la troisième Décennie internationale de l'élimination du colonialisme.
Les territoires non autonomes sont le Sahara occidental en Afrique, Anguilla, les Bermudes, les îles Vierges britanniques, les îles Caïmans, les îles Falkland (Malvinas), Montserrat, Sainte-Hélène, les îles Turks et Caicos et les îles Vierges américaines des Etats de l'Atlantique et des Caraïbes, Gibraltar en Europe et aux Samoa américaines, en Polynésie française, à Guam, en Nouvelle-Calédonie, à Pitcairn et à Tokelau dans le Pacifique.
Dans un nouveau rapport soumis en septembre 2019 à l'Assemblée générale de l’ONU sur la question du Sahara Occidental, Antonio Guterres avait rappelé que la quatrième commission chargée de la décolonisation et le Comité spécial de la décolonisation, dit comité des 24, abordent le dossier du Sahara Occidental dans "le cadre des questions relatives à la décolonisation".
"La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) de l’Assemblée générale et le Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux l’examinent quant à eux dans le cadre des questions relatives aux territoires non autonomes et à la décolonisation", a-t-il souligné.
Le Conseil de sécurité, a-t-il rappelé, a "appelé de ses vœux dans des résolutions successives à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental".
Le Comité spécial de la décolonisation examine l'application de la Déclaration de l'Assemblée générale de 1960 sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux.
Le Comité a été créé en 1961 par l'Assemblée générale, dont il est l'organe subsidiaire chargé de la question de la décolonisation, conformément aux dispositions de la résolution 1654 (XVI) en date du 27 novembre 1961.
Le Comité spécial, qui a commencé ses travaux en 1962, examine chaque année la liste des territoires non autonomes auxquels s'applique la Déclaration.
Il entend les déclarations de représentants des territoires non autonomes lors de ses sessions annuelles, envoie des missions de visite dans ces territoires et organise chaque année des séminaires régionaux.
L'engagement des Nations Unies découle du principe de l'égalité des droits et de l'autodétermination des peuples, comme le stipule la Charte des Nations Unies, le document fondateur de l'Organisation.