L'Arabie saoudite organise, mercredi, une réunion virtuelle avec les ministres des Finances du G20 et les directeurs des banques centrales sur fond de craintes de récession en raison du nouveau coronavirus et d'appels à effacer les dettes pour certains pays africains.
Cette réunion intervient au lendemain de celle de leurs homologues du G7, qui ont dit soutenir une pause temporaire du remboursement des dettes contractées par les pays les plus pauvres, afin de les aider à lutter contre la pandémie de Covid-19 --à condition cependant que le G20 donne son accord.
Les ministres des Finances et les directeurs des banques centrales des vingt plus riches économies du monde avaient promis en mars d'organiser une réunion sur le sujet de la dette des pays pauvres et de l'aide à fournir aux marchés émergents fortement impactés par la pandémie.
Des groupes de travail chapeautés par le G20 doivent présenter mercredi les détails des éventuelles décisions.
Dix-huit chefs d'Etat européens et africains ont appelé à un allègement de la dette ainsi qu'à un plan de relance d'environ 100 milliards de dollars pour le continent africain.
"Seule une victoire mondiale qui inclut entièrement l'Afrique peut mettre fin à cette pandémie", ont résumé les dirigeants de ces pays, parmi lesquels la France, l'Italie ou encore le Kenya et l'Ethiopie, dans une lettre commune publiée mardi dans le quotidien britannique Financial Times.
"Nous devons instaurer un moratoire immédiat sur tous les remboursements de dette bilatérale ou multilatérale, publique comme privée, jusqu'à ce que la pandémie s'achève", ont-ils ajouté.
Le Fonds monétaire international (FMI) a approuvé lundi un moratoire sur les remboursements de dette pour 25 pays, la plupart situés en Afrique.
Et mardi, le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire a assuré avoir obtenu de ses partenaires, dans le cadre du Club de Paris et du G20, un moratoire du service de la dette des pays les plus pauvres en 2020.
Le moratoire porte sur un total de 20 milliards de dollars pour 76 pays éligibles, dont 40 en Afrique subsaharienne, a précisé Le Maire.
Le FMI a prévenu mardi que le nouveau coronavirus avait plongé l'économie mondiale dans sa plus forte récession en un siècle, la production mondiale chutant de 3% et la crise pouvant encore s'aggraver.
Ce ralentissement économique coûtera neuf mille milliards de dollars (8,25 mille milliards d'euros), selon l'économiste en chef du FMI Gita Gopinath.
La pandémie de Covid-19 a fait au moins 126.898 morts dans le monde depuis son apparition en décembre en Chine, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles mercredi à 11H00 GMT.