Les pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et leurs alliés s’attèlent à examiner les mécanismes de contrôle de la mise en œuvre de l'accord de réduction de la production de pétrole qui entrera en vigueur début mai en vue d'assurer la réalisation de l’équilibre du marché et le rebondissement des prix, a indiqué lundi à Alger, M. Mohamed Arkab, ministre de l'Energie et président de la Conférence de l'OPEP.
"Le rôle des pays OPEP/non-OPEP (OPEP+) consiste, actuellement à examiner les mécanismes de contrôle de la mise en œuvre de l'accord de réduction de la production annoncé lors de la réunion du 12 avril, car il s'agit d'un accord très important pour parvenir à l'équilibre du marché et au rebondissement des prix parallèlement au retour progressif de la demande sur le pétrole", a précisé le ministre sur les ondes de la chaine I de la Radio nationale.
Dans ce cadre, il a fait savoir que les concertations se poursuivent avec certains pays de l'OPEP+ sur la situation du marché mondial du pétrole et "les mécanismes de contrôle et de vérification de la mise en œuvre de l'accord de réduction de production".
Certains ministres des pays producteurs membres de l’alliance OPEP+ signataires de la Déclaration de coopération avaient tenu récemment une réunion informelle par visioconférence pour échanger leurs points de vue sur la situation du marché et ses perspectives à court terme.
Lors de cette réunion présidée par le ministre algérien de l’Energie, Mohamed Arkab, en sa qualité de Président de la Conférence de l’OPEP, les ministres des pays de l'OPEP ont convenu de poursuivre leur dialogue et de se réunir à nouveau dans un avenir proche.
Par ailleurs, M. Arkab a fait état de concertations "très positives" avec les pays non signataires de l'accord de coopération pour se joindre aux efforts visant à réaliser l’équilibre du marché à travers des réductions volontaires de leur production de pétrole, ce qui permettra d'absorber rapidement les quantités de pétrole actuellement sur le marché.
Les prix du pétrole devrait rebondir à partir de mai avec l'entrée en vigueur de l'accord "OPEP+" de réduction de la production et le début progressif du déconfinement dans de nombreux pays, à l’instar de la Chine, ce qui induira une hausse progressive de la demande mondiale sur les produits énergétiques, a estimé le ministre.
Des études réalisées par des experts de l'OPEP+ prévoient des prix du pétrole oscillant entre 35 et 38 dollars le baril et pouvant atteindre jusqu'à 40 dollars au deuxième trimestre de l'année, a-t-il avancé.
Les prix peuvent atteindre les niveaux que nous avons connus durant le deuxième semestre de l'année passée et début de l'année en cours avant la propagation du COVID-19, lesquels prix étaient entre 50 et 60 dollars, a-t-il dit.
Le ministre a souligné que Sonatrach continuait sa production et qu'elle n'était pas endettée et disposait de ses propres moyens de production et d'une importante flotte maritime, ce qui la préserve des répercussions de la crise de la chute des cours.
Sonelgaz et Naftal assurent, elles aussi, leurs services, en approvisionnant toutes les régions du pays en produits énergétiques qui sont en abondance en cette période difficile, ajoute le ministre.
M. Arkab a rappelé, dans ce cadre, les mesures préventives prises lors de la réunion du Conseil des ministres le 8 mars, au lendemain de l'échec de la réunion de l'Opep+ pour un accord sur la réduction de la production. Il avait été décidé, à ce propos, de réduire les dépenses de fonctionnement et d'investissement du secteur de l'énergie (Sonatrach et Sonelgaz) de 8,3 milliards de dollars pour cette année, a fait savoir le ministre, relevant que ces dépenses ne seront pas annulées mais reportées jusqu'à redressement des prix et recouvrement des recettes.
Entre autres points débattus durant cette réunion, une éventuelle diversification économique. Chaque secteur est appelé à tracer une stratégie pour jeter des bases solides sur cette démarche.
Partenariat entre Sonatrach et Sonelgaz pour la production de 4.000 mégawatts
Répondant à une question sur la transition énergétique, le ministre a déclaré qu'un groupe de travail, composé de représentants des ministères de l'Energie, de l'Enseignement supérieur et de l'Environnement, est en passe d'élaborer une étude pour établir, cette année, un nouveau modèle énergétique basé sur les énergies renouvelables, outre le développement des industries manufacturières et pétrochimiques.
Le ministre a annoncé le lancement prochain de la production de 4.000 mégawatts en recourant aux énergies renouvelables à travers la réalisation de stations dont leurs capacités dépasseront pour la première fois 400 à 500 mégawatts.
Ces stations seront réalisées par le groupe Sonelgaz en partenariat avec le groupe Sonatrach à travers la société de production d'électricité.