Les Algériens ont renoué avec la Grande Bleu. Hier, premier jour de réouverture des plages autorisées à la baignade fermées dans le cadre des mesures de prévention contre la pandémie de la Covid-19, le littoral a repris des couleurs au bonheur des estivants et aussi des commerçants.
El Bahia retrouve ses vacanciers
À Oran, sur la route de la corniche menant vers les plages d’El Bahia, le trafic était dense durant toute la journée, rapporte la correspondante de la radio Chaine 3.
Les dispositions prises par la wilaya pour alléger la circulation n’avait pas d’effet sur cette ruée, il a fallu deux routes pour parcours la modeste distance de 12 km séparant la pêcherie d’Oran de Mersa El-kébir.
Ce désagrément n’a pas dissuadé les vacanciers d’aller à la rencontre de la Grande Bleu. « Je ne raterai ça pour rien au monde », déclare tout émue Asma qui s’est rendue en famille à Bou Sfer plage. « Nous avons passé une très belle journée malgré la circulation. Mais nous avons surtout veillé au respect des mesures de prévention », déclare-t-elle au micro de la radio Chaine 3, en ajoutant que la présence des gendarmes qui patrouillaient toute la journée a été « rassurante ».
Si les estivants peuvent, désormais, se baigner, les commerçants et les hôteliers peuvent enfin respirer après une « longue période d’asphyxie ». « Cela fait des mois qu’on souffre, on n’a pas reçu un seul client depuis le début de la pandémie », témoigne un propriétaire d’hôtel. Il se dit confiant sur la reprise des affaires, puisque son établissement a reçu plusieurs demandes de réservation.
Tizi Ouzou: une affluence moyenne
Sur les plages d’Azeffoune prisées par les estivants, l’affluence a été « moyenne », selon le directeur local du tourisme et de l’artisanat, Rachid Gheddouchi. Les estivants, a-t-il dit, ont commencé ce samedi à affluer vers les huit plages, quatre relevant de la daïra de Tigzirt et quatre autres de celle d’Azeffoune, où ils ont trouvé un dispositif sanitaire mis en place pour prévenir tout risque de propagation de la Covid-19.
Ce premier jour d’ouverture des plages a été marqué en outre par la mobilisation du mouvement associatif local, en vue de sensibiliser les estivants sur l’importance du respect des mesures barrières contre la pandémie du nouveau coronavirus et de laisser les lieux propres après leur départ.
Par ailleurs, les services de sécurité (police et gendarmerie) et la protection civile, présents au niveau des huit plages, veillent à la sécurité des baigneurs. D’ailleurs la protection civile a mobilisé, à cet effet, une soixantaine d’éléments, dont 20 professionnels et 40 saisonniers.
De son côté, la Gendarmerie nationale a lancé, à compter d’aujourd’hui samedi, un plan spécial portant sur le renforcement des points de contrôle, la mise en place de patrouilles motorisées et pédestres au niveau des plages pour assurer la sécurité des vacanciers, veiller à la gratuité des espaces de détente et à l’application du protocole sanitaire contre la propagation de la Covid-19 et lutter contre les parkings anarchiques, a-t-on indiqué dans un communiqué de ce corps de sécurité.
Jijel redécouvre la splendeur
De nombreuses familles de la wilaya de Jijel ont pu redécouvrir le charme et la beauté de leur environnement qui se déclinent à travers un éventail de sites forestiers se répartissant en une sorte de mosaïque très appréciée par les visiteurs, rapporte l’APS.
Entre la forêt dense de Guerrouche sur les hauteurs de la ville d’El Aouana, celles de Chréa à Ziama Mansouriah, Boutouil à Sidi Maârouf, Beni Belaid dans la commune de Kheiri, Oued Adjoul et la forêt de Djemila, les habitants de Jijel ont l’embarras du choix pour se « régénérer » dans une nature qui leur ouvre grands les bras en leur offrant des sites majestueux dont ils profitaient peu auparavant, car trop attirés par la plage et le sable doré.
Lilia Boudouhane, directrice du Parc national de Taza, a affirmé, dans une déclaration à l’APS, que les forêts de Jijel « peuvent constituer une véritable alternative au tourisme balnéaire », précisant que le parc de Taza, s’étendant entre les communes d’El Aouana, Ziama Mansouriah et Selma Benziada, sur une superficie de 3 807 ha, regorge de magnifiques trésors naturels ».
Sûreté d’Alger: près de 100 policiers mobilisés à travers les plages autorisées à la baignade
Les services de sûreté de la wilaya d’Alger ont mobilisé quelque 100 policiers dotés de tous les moyens matériels et techniques ainsi que des brigades cyclistes et motorisées, réparties à travers 34 plages autorisées à la baignade qui seront ouvertes samedi aux estivants, a indiqué le chef du service de la sûreté publique par intérim, le Commissaire divisionnaire, Benarab Noureddine.
Cette mesure s’inscrit en droite ligne avec la démarche graduelle et flexible pour la gestion de la crise sanitaire due à la pandémie du covid-19 à même de préserver la santé publique, de protéger les citoyens et leur permettre de profiter de leurs vacances d’été dans les meilleures conditions.
Le responsable a appelé, dans ce sens, les citoyens au strict respect des gestes barrières pour préserver leur santé et celle de leurs proches en cette conjoncture sanitaire exceptionnelle, rappelant les numéros verts 1548 et 104 et de secours 17 mis à leur disposition, ainsi que la page Facebook de la Sûreté de la wilaya d’Alger et l’application « Allo Chorta » qui permet au citoyen de signaler toute atteinte à sa sécurité ou ses biens.
Soulagement et ravissement à Bejaia
L’annonce de l’ouverture des plages après deux mois d’une privation totale, pour certains, et relative, pour d’autres, a rempli d’aise tous les amateurs du grand air et adeptes de la bronzette à Bejaia.
Il est évident que les plus invétérés ont déjà goûté aux joies des baignades, en bravant l’interdit, mais beaucoup ont attendu avec impatience ce « moment » de pouvoir accéder de nouveau à ces « espaces de liberté ».
« C’est formidable de pouvoir étaler de nouveau sa serviette sur le sable et de profiter du soleil et de la mer », se réjouit Nora, enseignante, qui avoue avoir « résisté, mais fini par succomber » à la tentation d’aller par deux fois « piquer une tête » à Tighremt, à 30 km à l’ouest de Bejaia.
« Par-delà les précautions sanitaires, il y’a toute la question de l’hygiène qu’il faut avoir à l’œil », renchérit-elle, mettant le doigt, sur le rejet anarchique ou l’abandon des déchets sur le sable, le partage des bouteilles d’eau ou de nourriture, entre voisins ou avec les transitaires, le lavage des mains, et autres.
À la wilaya, le propos est à l’apaisement et à l’assurance. « Une subvention de 18 millions de dinars a été allouée aux communes en difficulté (elles sont cinq), notamment pour prendre en charge le nettoiement et l’entretien des plages » souligne sa cellule de communication qui ajoute que dans ce cadre, il leur a été acquis cinq cribleuses de sable destinées à nettoyer le littoral de pas moins de huit communes.