Les Etats-Unis s'opposent à tout changement de gouvernement en dehors du cadre légal au Mali, y compris par l'armée, alors que des soldats ont pris mardi le contrôle d'un camp militaire proche de Bamako, a indiqué l'émissaire américain pour le Sahel, Peter Pham.
"Nous suivons avec inquiétude l'évolution de la situation aujourd'hui au Mali" où un grand camp militaire de la ville-garnison de Kati, proche de Bamako, serait en mouvement après des coups de feu en l'air, tirés mardi matin par des soldats mécontents, a déclaré M. Pham sur Twitter.
"Les USA s'opposent à tout changement extraconstitutionnel de gouvernement, que ce soit par ceux qui sont dans la rue ou par les forces de défense et de sécurité", a-t-il insisté.
La Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a, de son côté, exprimé dans un communiqué sa "ferme opposition à tout changement politique anticonstitutionnel" et " invité les militaires à demeurer dans une posture républicaine", réitérant sa disponibilité, en rapport avec les Nations unies, l'Union africaine, l'Union européenne et tous les partenaires multilatéraux et bilatéraux du Mali, de continuer à accompagner les parties prenantes maliennes dans leurs efforts pour résoudre la crise".
La France a également "condamné avec la plus grande fermeté la mutinerie engagée" au Mali dans une garnison proche de Bamako, a réagi le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, en appelant les militaires à "regagner sans délai leurs casernes".
"La France a pris connaissance avec inquiétude de la mutinerie qui s'est engagée aujourd'hui à Kati au Mali", à une quinzaine de kilomètres de Bamako, et "condamne avec la plus grande fermeté cet événement grave", a souligné le ministre des Affaires étrangères dans un communiqué.
Selon des médias maliens, plusieurs personnalités, dont le président malien seraient aux arrêts et la cité administrative ainsi que plusieurs autre lieux de travail sont fermés.