La promotion de l’innovation et l’application des technologies numériques dans les systèmes agroalimentaires est un axe de travail essentiel dans l’intensification de la lutte contre la faim et la pauvreté, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Dans son allocution d’ouverture de la manifestation spéciale de haut niveau sur le renforcement de la gouvernance mondiale de la sécurité alimentaire et de la nutrition organisée par le Comité de la sécurité alimentaire (CSA), qui s’est tenu du 13 au 15 octobre, le DG de la FAO, QU Dongyu a déclaré "je suis fermement convaincu de la puissance de l’innovation et que les technologies numériques sont un outil incontournable dans la poursuite des objectifs de développement durable, en particulier l’ODD 2 (élimination de la faim) et l’ODD 1 (lutte contre la pauvreté)".
M. Qu a mentionné que la FAO avait pris des mesures de grande ampleur pour aider ses membres à stimuler l’innovation.
Il a encouragé le CSA à privilégier l’innovation au sens large, qui constitue un élément central des efforts de transformation des systèmes agroalimentaires chez tous les membres.
Concernant le problème du gaspillage alimentaire, qu’il estime devoir être traité en "instillant un sens des responsabilités à l’ensemble de la société", M. Qu a invité le CSA à mobiliser l’ensemble de ses membres sur ce dossier important, en visant à sensibiliser le public et créer en son sein une dynamique qui conduise à mettre un terme au gaspillage des aliments.
S’agissant des pertes de denrées alimentaires, il a déclaré que leur réduction supposait d’apporter des améliorations dans l’ensemble de la chaîne de valeur et qu’elle passait par l’introduction de variétés pourvues d’une meilleure durée de conservation.
Il a aussi souligné la nécessité d’opérer des investissements dans les traitements après-récolte et les infrastructures agricoles.
M. QU a conclu en soulignant la nécessité d’introduire davantage "de synergies et de complémentarité dans les activités du CSA et de la FAO" et a promis que l’organisme des Nations Unies qu’il dirige conserverait au CSA son appui dans la concrétisation, par des mesures au niveau des pays, des politiques et des produits qu’il élabore.
Pour sa part, le Président du CSA, Thanawat Tiensin a déclaré que sous l’effet de la pandémie de covid-19, et des conflits qui exercent sur nos systèmes alimentaires une pression supplémentaire, l’humanité en était "à un tournant décisif".
Il a également souligné la nécessité d’engager une mutation de nos régimes et systèmes alimentaires.
Le Président du Fonds international de développement agricole (FIDA), Gilbert Houngbo a quant à lui, rappelé à l’auditoire à quel point le monde dépend des petits agriculteurs qui produisent la moitié de toutes nos calories alimentaires.
Repenser nos systèmes alimentaires pour les rendre durables
Les chercheurs et scientifiques s’accordent à dire que le système alimentaire actuel doit être revu.
M. Ali Daoudi, professeur à l’Institut national d’agronomie estime, à l’occasion, que « la perturbation de la chaine logistique alimentaire mondiale, à cause de la crise sanitaire, a perturbé le transport et les échanges internationaux qui ont fait douter de la pertinence de la mondialisation excessive des systèmes nationaux ». Un thème, dit-il qui invite à « repenser nos systèmes alimentaires de sorte à les rendre durables et produisent un bien vital qu’est la nourriture qui ne peut être laissée aux seules règles du marché mondial ».
La manifestation spéciale de haut niveau du CSA virtuel de trois journées vise à conserver la sécurité alimentaire et la nutrition en avant-plan et au centre du Programme mondial de développement durable.