Le monde risque de subir "une catastrophe générationnelle" en raison des ravages du COVID-19 sur l'éducation à travers le monde entier, a indiqué jeudi le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, lors de son intervention à une réunion mondiale en ligne sur l'éducation, organisée par l'UNESCO.
Dans un message vidéo s'adressant aux chefs d'Etats et à la soixantaine de ministres présents, M. Guterres a souligné que la pandémie avait eu "un impact disproportionné sur les enfants et les jeunes les plus vulnérables et marginalisés".
"Les progrès que nous avons réalisés, en particulier pour les filles et les jeunes femmes, sont menacés", a-t-il signalé.
"Nous devons maintenant soutenir la reprise de l'apprentissage dans les pays à faible et moyen revenu - et prendre en compte l'éducation dans chaque plan de relance", a déclaré le chef de l'ONU.
M. Guterres a insisté sur l'importance de reconnaître l'éducation comme "un bien commun mondial", afin d'empêcher qu'une catastrophe n'advienne.
"Nous réussirons en investissant dans les personnes le plus à risque d'être laissées pour compte, dans des enseignants formés et respectés, et dans des écoles sûres.
Nous réussirons en investissant dans la connectivité et les technologies numériques pour réimaginer l'éducation", a-t-il précisé.
"Le financement et la volonté politique sont critiques", a conclu M. Guterres appelant tous les pays et partenaires internationaux à agir "maintenant et ensemble" pour transformer l'éducation.
La directrice générale de l'UNESCO, Audrey Azoulay, a pour sa part salué "l'engagement des gouvernements, des enseignants et de la communauté éducative mondiale, qui ont déployé des efforts immenses, pour répondre à l'urgence et rechercher une continuité pédagogique", tout en regrettant que ces efforts demeurent insuffisants.
Un tiers des élèves dans le monde n'ont pas eu accès à ces solutions et aujourd'hui plus de 600 millions d'élèves voient encore leurs écoles fermées.
Elle a également mis en garde contre l'exacerbation des inégalités et le risque de décrochage scolaire, avec 24 millions d'enfants qui pourraient "ne jamais retrouver le chemin de l'école".
La cheffe de l'UNESCO a souligné que l'éducation mondiale devait être considérée comme une priorité pour la reprise et une forme d'investissement dans l'avenir, déplorant que moins d'un pour cent des plans de reprise soient alloués à l'éducation ou à la formation.