Les forces armées marocaines ont mené vendredi une agression militaire dans la région d’El Guerguerat, au sud ouest du Sahara Occidental, où des Sahraouis civils manifestaient pacifiquement depuis le 21 octobre, a indiqué l’Ambassadeur de la République arabe sahraoui démocratique en Algérie, M. Abdelkader Taleb Omar, dans une déclaration à la Chaine de télévision algérienne A3.
L'agence sahraouie SPS a rapporté de son côté, que les forces marocaines ont ouvert trois brèches dans la région d’El Guerguerat, où ils ont mené l'agression contre les civils sahraouis.
Depuis plus de trois semaines, des Sahraouis civils (hommes et femmes) représentant notamment des associations de jeunesse, des femmes, des travailleurs, d’organisations de défense des droits de l’homme et plusieurs ONG opérant dans le domaine socioculturel, observent des sit-in à différents endroits le long du mur de sable érigé par l'occupant marocain.
Ils manifestent pour exiger notamment la fermeture définitive de la brèche illégale d'El-Guerguerat dans l'extrême sud-ouest du Sahara occidental.
Les manifestations, se veulent, selon les organisateurs, un moyen de faire face aux manœuvres et provocations marocaines et réclamer l'organisation du référendum d'autodétermination, l'objectif pour lequel a été créée la Mission des Nations unies au Sahara occidental (Minurso).
Le gouvernement sahraoui condamne un "acte odieux et désespéré"
Le gouvernement sahraoui a confirmé vendredi la violation par le Maroc du cessez-le-feu et son agression militaire à El Guerguerat en ouvrant trois nouvelles brèches illégales dans le mur de sable marocain, qualifiant les faits d'"acte odieux et désespéré".
"Vendredi, le 13 novembre 2020, aux premières heures de l'aube, l'Etat d'occupation marocain a fait une annonce de violation du cessez-le-feu à travers l’intrusion d’un groupe d'agents en civil pour attaquer les civils sahraouis qui manifestaient pacifiquement devant la brèche illégale d'El Guerguerat", a déclaré le gouvernement sahraoui dans un communiqué, affirmant en même temps que le Maroc a procédé à un acte plus dangereux en laissant ses forces armées s'introduire dans l'autre coté du mur de l'humiliation et de la honte près de la brèche pour encercler la zone".
En réaction à cet acte "méprisable et désespéré", les forces de l'armée populaire de libération sahraouie, ont riposté aux troupes marocaines, tandis que les militants sahraouis ont affronté courageusement les" Baltaguia" (voyous) auxquels l'occupant marocain a fait appel".
"En fin de compte, les batailles ont commencé et la guerre imposée à notre peuple a éclaté, et avec elle nous sommes entrés dans une nouvelle étape décisive dans la lutte de notre peuple fier, défendant son droit légitime à la liberté, à la dignité et à la souveraineté", ajoute le communiqué.
En conséquence, le Front Polisario appelle l'ensemble du peuple sahraoui à se dresser comme un seul homme avec fermeté et courage pour riposter à une éventuelle agression brutale et à achever la libération de la partie occupée avec tout ce que cela implique comme sacrifices", a-t-on conclu.
Aussi, les manifestants appellent à mettre un terme à la souffrance inacceptable du peuple sahraoui face au silence de l'ONU notamment dans les territoires occupées.
Ils exigent également le retrait immédiat des troupes marocaines des territoires sahraouis occupés et de dévoiler le sort des disparus ainsi que la libération de tous les prisonniers civils sahraouis détenus dans les geôles marocaines.
Ghali saisit le Conseil de sécurité et le SG de l'ONU
Pour sa part, le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et Secrétaire général du Front Polisario, Ibrahim Ghali, a saisi, ce vendredi, le Secrétaire général de l'ONU et le Conseil de sécurité.
Le président Ghali a adressé une lettre urgente au secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, et à la Représentante permanente de Saint-Vincent-et-les Grenadines auprès des Nations Unies, Rhonda King, qui assure la présidence tournante du Conseil de sécurité, dans laquelle il les a informés des répercussions de l'attaque agressive lancée aujourd'hui 13 novembre, par les forces armées marocaines contre des civils sahraouis non armés manifestant pacifiquement près de la brèche illégale d'El Guerguerat, au sud-ouest du Sahara occidental.