Des élus libyens ont appelé samedi à l'approbation d'une Constitution préalablement à la tenue d'élections en Libye, sans remettre en cause la date du scrutin, annoncé la veille par l'ONU pour fin 2021.
Des représentants libyens de tous bords rassemblée sous l'égide de l'ONU sont parvenus vendredi à un accord sur des élections le 24 décembre 2021, premier résultat concret de leur dialogue lancé il y a cinq jours en Tunisie pour tenter de sortir leur pays de la crise.
Minée par les conflits et les luttes de pouvoir depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est aujourd'hui déchirée entre deux autorités rivales: le Gouvernement d'union nationale (GNA), basé dans l'Ouest à Tripoli et reconnu par l'ONU, et un pouvoir incarné par Khalifa Haftar, homme fort de l'Est.
Après l'échec de l'offensive lancée par le maréchal Haftar en avril 2019 pour s'emparer de la capitale, les combats ont cessé depuis juin 2020. Un cessez-le-feu permanent a été conclu en octobre.
Les pourparlers politiques doivent notamment décider sur quelle base légale seront organisées les futures élections parlementaires et présidentielle. La Libye est dotée actuellement d'une Constitution provisoire datant de 2011 et d'un projet de loi fondamentale dont certains articles sont controversés et qui qui n'a pas été adopté.
"Nous nous félicitons de toute proposition" de date pour des élections, mais il faut "se concentrer sur le projet de Constitution", a souligné devant la presse Béchir al-Houch, élu du Haut conseil d'Etat, l'équivalent d'un Sénat basé dans l'ouest libyen. "Un an, cela nous laisse le temps de soumettre une Constitution aux Libyens, pour qu'ils l'approuvent ou la rejettent" avant les élections.
"Un dialogue qui ne débouche pas sur un référendum constitutionnel, ne pourra pas répondre aux attentes de la majorité des Libyens", a renchéri Abdelmonem al-Cherif, membre de l'Instance constitutionnelle, chargée de rédiger la future Constitution du pays.
"La mission des Nations Unies et les parties internationales n'ont pas le droit de rejeter ce projet," a-t-il ajouté.
Il a néanmoins estimé que cela pouvait se concrétiser dans les prochains mois pour aboutir à des élections en décembre.
Les élus ont publié un communiqué arborant le sceau des assemblées rivales, le Parlement de Tobrouk (est) et le Haut Conseil d'Etat (ouest).
Les 75 délégués réunis à Tunis doivent également nommer dans les jours à venir les principaux responsables d'un nouvel exécutif unifié.