Le président de l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi a affirmé, dimanche, que la nouvelle loi électorale "garantit les moyens de consolider la restauration de la confiance" entre le citoyen et l'Etat.
"La nouvelle loi électorale, qui est en phase de finalisation, comporte plusieurs moyens à même d’appuyer le processus du restauration de la confiance" entre le citoyen et l'Etat, a déclaré M. Charfi lors de son passage à la Télévision publique (EPTV), relevant que "sans cette confiance, la gouvernance sera vouée à l’échec, quelles que soient les bonnes intentions." S'agissant des moyens, contenus dans cette loi, consacrés à la lutte contre l'argent sale lors des échéances électorales, le président de l'ANIE a estimé que "lutter contre la fraude électorale, qui est mère de tous les maux, fait partie de la lutte contre le phénomène de la fraude et de la corruption en général, étant donné qu'il porte atteinte à la source même de la légitimité de la gouvernance dans le pays".
À ce propos, il a expliqué que la nouvelle loi comprenait deux axes principaux, à savoir: "l'adoption de la transparence totale à toutes les étapes de préparation du processus électoral", ainsi que "la lutte contre l'argent sale +Chkara+", soulignant que cette loi "est à même d'éradiquer ce fléau".
Dans le même contexte, M. Charfi a cité parmi les dispositions prévues par la nouvelle loi électorale, "l’interdiction pour les entreprises, quelle que soit leur qualité, de financer les campagnes électorales".
Le même responsable a, dans le même sens, précisé que "la surveillance, en vertu de cette loi, sera en temps réel sur le terrain à travers la coordination avec d'autres organes, notamment la Haute autorité de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption, ajoutant que l'ANIE "sera dotée d’un nouvel organe" en la matière.
Evoquant la numérisation de l’opération électorale, le même responsable a annoncé la mise en place «d’un programme stratégique s’étalant sur 4 à 5 ans au minimum en vue d’atteindre l’objectif escompté, à savoir le vote électronique", rappelant "le succès réalisé par son instance dans l’opération d’inscription à distance sur les listes électorales".
S’agissant du fichier électoral, M. Charfi a mis l’accent sur «la complémentarité et la coordination» entre son instance et le ministère de l’Intérieur concernant ce fichier qui relève de la compétence de l’ANIE, outre le fichier civil relevant de l’Etat civil.
Au sujet de l’abstentionnisme électoral, le président de l'Anie a estimé qu’il s’agissait d’une "problématique mondiale", rassurant que des sociétés le considèrent comme "chose ordinaire" tandis que d’autres le qualifient de "préoccupant".
"L’abstentionnisme reflète le degré de confiance entre les gouvernants et les gouvernés», a-t-il souligné, mettant en avant l’importance de «développer l’esprit démocratique du citoyen" à travers la participation aux différentes échéances électorales.
Pour M. Charfi, il est du devoir de l’instance d’"approfondir" la démocratie constitutionnelle et la conscience démocratique du citoyen.
Concernant la participation des jeunes au prochain parlement, il a indiqué que l’ANIE faisait son possible pour convaincre cette catégorie à y participer, mettant en exergue la responsabilité des partis politiques et de la société civile en tant que partenaires de l’autorité dans le développement de l’esprit démocratique.
APS