Les Nations unies qui ont "échoué" à organiser un référendum d'autodétermination au Sahara Occidental sont "devenues une partie" au conflit qui perdure depuis plus de quatre décennies, a indiqué la représentante du Front Polisario auprès de l'ONU à Genève, Omaima Mahmoud Abdel Salam.
S'exprimant au journal en ligne finlandais "Kansan Uuset" au sujet de la "volonté" de l'ONU et de l'Union européenne (UE) d'éviter l'escalade au Sahara Occidental après la reprise des affrontements militaires, ayant suivie la violation par le Maroc de l'accord de cessez-le-feu de 1991, Mme
Mahmoud Abdel Salam a souligné la difficulté de parvenir à une solution pacifique car l'ONU a "non seulement échoué dans sa mission (d'organiser un référendum dans ce territoire non-autonome, mais elle est devenue une partie au conflit prolongé".
"Cela ne sert à rien si on ne prend pas des mesures pratiques qui contribueraient et accéléreraient la recherche d'une solution définitive", a-t-elle soutenu regrettant de ce fait, l'absence de pourparlers de paix.
Plus grave encore, la représentante sahraouie a estimé que l'UE s'est davantage impliquée dans le conflit par la signature d'accords commerciaux avec le Maroc qui incluent le territoire du Sahara Occidental occupé, en violation flagrante des décisions de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) de 2016 et 2018.
Selon Omaima Mahmoud, "l'UE s'est de plus en plus empêtrée dans le différend" en concluant ces accords commerciaux, rappelant que "le Maroc et le Sahara occidental sont deux territoires séparés et distincts, et que Rabat n'a aucune souveraineté sur les terres sahraouies qui lui donne le droit d'accorder des autorisations ou de conclure des accords".
Evoquant les affrontements militaires qui opposent l'armée de libération sahraouie aux forces d'occupation marocaine, le journal a fait observer que "le Maroc nie l'existence de la guerre à El Guerguarat, pire encore le Maroc fait comme si le Sahara Occidental n'existe pas", a-t-elle dit.
Par ailleurs, la diplomate a déploré le fait que la Commission européenne contourne le droit international en autorisant le Maroc à placer des produits sahraouis sur le marché européen, pointant l'absence d'un étiquetage différencié pour ces produits en provenance d'un territoire occupé.
Inscrit depuis 1966 à la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara Occidental est la dernière colonie d'Afrique, occupé depuis 1975 par le Maroc, soutenu par la France.