L'organisation non gouvernementale (ONG) Amnesty International a appelé les défenseurs des droits humains à adresser une lettre au chef du gouvernement marocain l'appelant à mettre un terme à l'assignation à résidence imposée depuis plus de trois mois à la militante sahraouie, Sultana Khaya, à Boujdour, au Sahara occidental occupé.
L'ONG internationale a mis jeudi à la disposition des personnes intéressées par cette initiative un modèle de lettre à adresser au gouvernement marocain dans laquelle elle l'appelle à "mettre fin à l'assignation à résidence arbitraire contre Sultana Khaya et sa famille et à respecter leur droit à la liberté de circulation, d’expression et d’association".
Elle exhorte le gouvernement marocain "à mettre fin aux agressions dont Sultana Khaya et sa famille sont victimes, à ouvrir une enquête sur le comportement arbitraire et abusif des forces de sécurité contre elle et sa famille, et à leur fournir une réparation adéquate pour la violation de leur droit à la liberté et pour d’autres préjudices subis".
Amnesty International souligne, en outre, que "cette détention illégale fait partie d’une répression plus large des autorités marocaines contre les militants sahraouis et les voix critiques au Sahara occidental, qui s’est intensifiée suite aux affrontements entre le Maroc et le Front Polisario en novembre 2020".
Elle déplore, entre autres, le fait que "l'assignation prolongée (de Sultana Khaya) à résidence avec sa famille équivaut à une détention arbitraire, car elle impose une restriction à leurs droits à la liberté de mouvement et d’association".
L'ONG international rappelle que "selon l’Observation générale n 35 du Comité des droits de l’Homme des Nations unies sur l’article 9 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, les mesures de privation de liberté, y compris l’assignation à résidence, ne doivent pas être arbitraires et doivent être effectuées dans le respect de la primauté du droit et permettre un contrôle judiciaire sérieux et rapide de la détention".
Par ailleurs, Amnesty International déplore le fait que, ces dernières années, l’accès au Sahara occidental occupé soit devenu "de plus en plus difficile pour les observateurs extérieurs, la situation des droits de l’Homme ayant continué de se détériorer". Elle assure aussi qu'en 2020, les autorités d'occupation marocaines "ont empêché au moins neuf avocats, militants et politiciens d'accéder au Sahara occidental".
Depuis le 19 novembre 2020, plusieurs unités de la police marocaine ont imposé un siège autour de la maison de Sultana Khaya, la soumettant ainsi que toute sa famille à des abus physiques et psychologiques afin qu'elles cessent leurs revendications pacifiques en faveur de l'autodétermination et de l'indépendance du Sahara occidental.