L’affirmation de la place du personnel de la santé dans la société durant cette crise sanitaire et la fuite persistante des praticiens vers des pays étrangers appellent à une stratégie globale de valorisation de la ressource humaine dans le secteur. C’est ce qu’a réitéré, ce mercredi, Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP).
Reçu dans l’émission l’Invité de la rédaction de la radio Chaine 3, le représentant des praticiens demande « une fonction publique spécialisée pour le secteur ». Le cadre « figé et inextensible » de la fonction publique, « n’arrive pas à répondre aux exigences de beaucoup de secteurs, notamment celui de la santé », déplore Dr Merabet appelant, par la même occasion, à engager « une réflexion afin de corriger les insuffisances et trouver des solutions que nous n’avons pas pu mettre dans le cadre général de la fonction publique ».
Interrogé au sujet de la réforme du secteur, l’invité de la Chaine 3 regrette l’absence d’un « tableau de bord ». « On est entrain d’avancer au jour le jour (…) à courir derrière les urgences », déclare-t-il en soulignant l’absence de bilans des différents plans d’action engagés pour réformer le secteur.
En attendant la mise en place de la réforme de la santé, les responsables et les spécialistes, comptent, prioritairement, « réorganiser et répartir, au mieux, les moyens humains et matériels », dont dispose déjà le secteur. C’est ce qu’a fait savoir Lyes Merabet, évoquant une récente réunion tenue avec le ministre de la santé.
Se disant « conforté par l’intérêt qu’accorde le président de la République au secteur de la santé en exigeant la présentation d’un plan et d’aller rapidement et profondément dans la réforme », le syndicaliste recommande « une approche consensuelle nationale » en association avec les partenaires sociaux, les associations de malades et les élus. Cette approche doit se mettre en place « par des étapes », insiste M. Merabet qui rappelle, à ce propos, les difficultés de cette conjoncture marquée par les difficultés financières et par la situation économique et sociale du pays.