Le président de l'Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA), Mouloud Kheloufi, a appelé samedi à Alger à la création d'un observatoire national des entreprises algériennes qui aura pour rôle de formuler des propositions et de fournir à l'Etat des outils de travail lui permettant d'aider les entreprises en difficulté.
La création de cet observatoire constitue une "urgence" afin de lever le "flou qui entoure la situation des entreprises algériennes depuis déjà quelques années", a affirmé M. Kheloufi lors d'une conférence de presse animée au siège de l'AGEA.
Plaidant pour le rattachement de cette instance au président de la République, M. Kheloufi a estimé que "seul le Président est en mesure de faire quelque chose pour la relance des entreprises".
Cet observatoire sera en charge d'"établir des rapports mensuels par secteur, afin de ne pas laisser la situation s'envenimer" et permettre "aux gens de terrain d'agir", a précisé le président de l'AGEA.
En attendant, un rapport élaboré par l'AGEA et soumis aux membres de son Assemblée générale tenue mercredi dernier, a été transmis au président de
la République, comportant des propositions concernant l'actualisation des Codes des marchés publics, de l'investissement, du commerce, du travail ainsi que du Code des zones d'activités et industrielles, a fait savoir M. Kheloufi.
Le président de l'AGEA a déploré à l'occasion l'absence de "textes d'application des lois qui permettent de concrétiser des décisions prises depuis plusieurs années", citant notamment la convention sur le partenariat public-privé qui avait été signée avec le Conseil national économique et social (CNES) en 2018, et qui n'a pas pu être appliquée "faute de textes d'application".
Dans ce contexte, le président de l'AGEA a annoncé la création de deux commissions au sein de l'organisation : la première aura pour mission d'établir un diagnostic général de la situation des entreprises liées au BTPH, alors que la seconde se penchera sur la préparation d'un plan d'action pour l'année 2022, en tenant compte des résultats des travaux de la première commission qui devraient être finalisés d'ici septembre 2021.
Ce plan d'action contiendra des propositions devant permettre d'aider les entreprises de manière directe à travers les wilayas ou des mesures ne faveur des entreprises qui seront élaborées par le gouvernement, telle que la modification des lois en vue de faciliter la passation de marchés et la réalisation de projets, a expliqué le conférencier.
M. Kheloufi a mis l'accent, à ce propos, sur la nécessité d'assainir la situation des entreprises ayant des contentieux avec les services des ministères des Finances et du Travail, y compris les entreprises qui avaient mis la clé sous la porte, afin que le secteur reparte sur de "bonnes bases".
Il a indiqué, dans ce sens, que certaines entreprises ont fermé en raison de problèmes de recouvrement de leurs créances, d'autres pour cause d'absence de plans de charge, alors que certaines ont préféré résilier leurs contrats pour ne pas devoir payer des pénalités de retard sur le non respect des délais de réalisation.
A ce titre, le responsable de l'organisation patronale a fait état de la cessation ou de changement d'activités de près de 1.500 entreprises affiliées à l'AGEA entre 2019 et 2021, notamment pour l'absence de plans de charge.
M. Kheloufi a révélé, en outre, qu'elles étaient au nombre de 1.700 en 2018 et que seuls 25 adhérents se sont acquittés de leur cotisation pour l'exercice en cours.
Le responsable de l'AGEA a espéré, par ailleurs, que "la prochaine loi de Finances complémentaire pour l'année 2021 pourra amener du positif et être une sorte de bouée de sauvetage pour les entreprises algériennes".
APS