Le président de la Fédération algérienne de handball (FAHB), Habib Labane, a regretté la décision du GS Pétroliers de déclarer forfait pour les play-offs du championnat d'Algérie Excellence, tout en appelant les pouvoirs publics à venir en aide financièrement au club, dont l'effectif représente le noyau de l'équipe nationale.
"C'est un fait inédit qui fait mal au cœur pour un club qui représente la locomotive du handball national. Nous avons appris la nouvelle avec beaucoup de regrets, c'est malheureux qu'un club aussi prestigieux que le GSP puisse en arriver là, d'autant qu'il représente 70 à 80% de l'effectif de l'équipe nationale", a indiqué, mercredi à l'APS, le premier responsable de l'instance fédérale.
En butte à une crise financière sans précédent, le budget n'ayant pas été versé par le propriétaire du club, Sonatrach, le GSP s'est vu contraint de renoncer à disputer les play-offs pour l'attribution du titre de champion d'Algérie de la saison 2019-2020.
Le club algérois a déclaré forfait pour le premier match qui devait se dérouler mardi face à l'ES Aïn Touta. "Nous ne pouvons pas rester les bras croisés devant cette situation dramatique qui met en péril l'avenir de 3000 athlètes, toutes disciplines confondues, et dont certains sont qualifiés pour les prochains Jeux Olympiques de Tokyo. J'appelle les pouvoirs publics à venir en aide au GSP. De notre part, la seule chose que nous puissions faire est de prolonger le délai pour le payement des frais d'engagement pour la saison prochaine", a-t-il ajouté.
La FAHB avait décidé de poursuivre la saison 2019-2020, après le feu vert du ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) pour la reprise de la compétition. La Division Excellence (messieurs) avait été suspendue au terme de la 13e journée, disputée le 13 mars 2020, en raison de la pandémie de Covid-19.
Berkous parle de situation "insoutenable"
Considéré comme l'un des tauliers du GSP, l'arrière gauche international Messaoud Berkous (31 ans) n'est pas allé avec le dos de la cuillère pour dénoncer "le mépris" dont fait l'objet son club.
"La situation est devenue insoutenable. Cela fait 9 mois que nous n'avons reçu aucun centime, c'est assez long pour des athlètes censés représenter l'élite du handball national. Je ne trouve pas les mots pour décrire ma colère et ma consternation. On se sent méprisés, mais nous avons aussi notre dignité, la patience a des limites", a-t-il indiqué à l'APS.
Pour Berkous, il était "inévitable" de déclarer forfait pour les play-offs, même si les joueurs "ont fait montre d'un sens de responsabilité et de professionnalisme", avant même la décision de la FAHB de reprendre la compétition, après 15 mois d'arrêt.
"Nous avons repris les entraînements avec beaucoup de motivation avant les autres formations, on jouait des matchs amicaux pour rester en forme, les joueurs ont fait des efforts supplémentaires dans l'espoir d'aborder les play-offs avec tous nos moyens, malheureusement la situation est restée la même. Le forfait est devenu donc inévitable", a-t-il ajouté.
Le champion d'Afrique 2014 avec le "Sept national" est allé plus loin, en décrivant avec amertume la situation sociale de certains de ses coéquipiers, confrontés à des soucis financiers.
"Certains de mes coéquipiers sont livrés à eux-mêmes, leur location de logement est arrivée à terme et sont incapables de payer le nouveau loyer. C'est regrettable qu'on puisse en arriver là. Malheureusement, l'argent des pouvoirs publics va essentiellement au football au détriment d'autres disciplines", a-t-il regretté.
Sur un plan purement personnel, Berkous, signataire en février dernier d'un contrat de deux saisons avec Istres (Div.1/ France), a indiqué qu'il allait quitter le GSP "avec un pincement au coeur et un goût d'inachevé".
"J'aurais aimé quitter mon club de toujours avec la plus belle des manières. Je laisse mes coéquipiers dans une situation difficile, ce qui me rend encore plus malheureux", s'est-il ému.