Maroc : le Comité de soutien dénonce un "jugement inique et surréaliste" du détenu Raissouni

Un Comité de soutien basé en Belgique, a exprimé son indignation suite à la condamnation du journaliste marocain, Soulaiman Raissouni, à une peine de 5 ans de prison ferme, qualifiant le procès de "simulacre de procédure judiciaire, qui à l’instar de tous les procès politiques au Maroc, n’a pas réuni la moindre condition d'un procès équitable". 

"Ce jugement inique et surréaliste de Soulaiman Raissouni, ainsi que le procès en cours de son confrère Omar Radi, prouvent que les autorités marocaines s'obstinent indignement à plonger le Maroc dans son passé des années de plomb, dont les plaies sont encore ouvertes", souligne le Comité de soutien à Soulaiman Raissouni et Omar Radi, dans un communiqué.

A travers ce jugement, ajoute le Comité, "le régime marocain a condamné le journalisme des voix libres, indépendantes, authentiques et insoumises". 

"Tout en exprimant notre indignation face l’injustice et à l’arbitraire, qui ne cesse de s’abattre sur la communauté des défenseurs des droits et des libertés au Maroc, nous tenons, en tant que Comité de soutien à Soulaiman Raissouni et à Omar Radi en Belgique à dénoncer avec force ce procès partial", a-t-on ajouté. 

Le Comité a exigé, dans le texte, leur libération "immédiate, dans la perspective de réunir les conditions d’un procès équitable. L’ampleur du choc dû à cette sentence, est à la mesure de la solidarité nationale et internationale exprimée depuis le début de cette mascarade judiciaire". 

Le Comité de soutien à Soulaiman Raissouni et à Omar Radi, a lancé également, un appel "pressant" à Soulaiman Raissouni, afin d’interrompre sa grève de la faim qu'il a commencé le 8 avril dernier.

Selon la même source, "ce combat héroïque a déjà atteint partiellement ses objectifs notamment, par l’ampleur et la dimension internationale que prend cette affaire. C’est pourquoi la situation ne mérite plus d’aller au bout d'un tel sacrifice". 

Enfin, le Comité a assuré Soulaiman Raissouni, Omar Radi, et leurs proches de sa "solidarité inconditionnelle".

"Nous sommes déterminés à poursuivre la lutte et la mobilisation, aux côtés de toutes les organisations et les personnes éprises de justice, jusqu’à obtenir gain de cause", a-t-il conclu. 

Souleimane Raissouni, journaliste très critique à l'égard des autorités marocaines a été condamné pour agression sexuelle, le même chef d'inculpation brandi contre d'autres journalistes dont Taoufik Bouachrine, directeur d’Akhbar al Youm où Raissouni était éditorialiste. Le journal en question a cessé de paraître en mars dernier après 14 ans existence.

Cette condamnation et les violations des droits de l’Homme au Maroc continuent de susciter les inquiétudes des organisations à travers le monde et plus récemment du département d’Etat des Etats-Unis qui accable le Royaume qui persiste dans ses pratiques répressives dans le but de faire taire les voix critiques envers le régime en place.

Le département d'Etat s'est dit lundi "déçu" par le verdict de 5 ans de prison prononcé vendredi dernier à l’encontre de Souleiman Raissouni, soutenant que "la liberté de la presse est fondamentale pour des sociétés prospères et sûres, et les gouvernements doivent veiller à ce que les journalistes puissent exercer en toute sécurité leurs rôles essentiels sans crainte de détention injuste, de violence ou de menaces".

APS

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