« Actuellement, l’objectif c’est la vaccination de masse pour atteindre l’immunité collective », affirme, ce jeudi matin, le Pr Riad Mahyaoui, chef de service réanimation au CNMS et membre du Comité scientifique de suivi de la pandémie de Covid-19, dans l’Invité de la rédaction de la Chaine 3 de la Radio Algérienne. Le recours au secteur privé et aux officines est envisagé. « Tout ce qui est mobilisable pour accélérer la cadence de la vaccination sera utilisé », insiste le spécialiste, qui en appelle à « la responsabilité collective » des algériens pour adhérer à la campagne de vaccination et au respect du protocole sanitaire.
« 90% des patients Covid-19 qui sont en hospitalisation et qui compliquent ne sont pas vaccinés, y compris parmi le personnel médical touché. Vous pouvez tirer vos conclusions », déplore le Pr Riad Mahyaoui. Il annonce qu’en prévision de la rentrée sociale et scolaire, l’effort de vaccination devra redoubler. « D’ici la fin du mois d’août, ensemble des enseignants seront vaccinés.» L’expert indique qu’une fois les adultes vaccinés, la question de vaccination des plus jeunes sera posée.
Mais d’ores et déjà, le membre du Comité scientifique de suivi de la pandémie de Covid-19 révèle qu’un « plan de grande envergure est lancé pour organiser la participation du secteur médical privé, des étudiants en médecine et des pharmaciens à la campagne de vaccination.» Le Pr Mahyaoui ne donnera pas de date mais il affirme qu’une journée nationale sera organisée « où tout le monde sera mobilisé ».
il faut aller vers l’autonomie des hôpitaux en oxygène et en énergie
Le spécialiste rappelle encore que « même s’ils n’empêchent pas la contamination, les différents vaccins protègent à 100% des formes graves de la maladie.» Le Pr Mahyaoui témoigne que le corps médical a été surpris par la spécificité du variant Delta. « Durant cette troisième vague, nous en sommes à plus de 14 mille patients sous oxygène à haut débit.» C’est ce qui rend difficile, selon lui, de répondre à la demande.
« Cette crise a démontré des insuffisances du système de santé, à tous les niveaux, notamment l’état archaïque de nos hôpitaux », constate le Pr Mahyaoui, qui estime que « c’est pour cela que cela fait plus d’une année, le président de la République a annoncé une révolution dans le système de santé avec une réforme qui va remettre à niveau tous les hôpitaux.» Ceci intervient « au bon moment », souligne le Pr Mahyaoui, qui recommande que les hôpitaux soient « autonomes en oxygène et en énergie ».