La présidente de l'Instance sahraouie contre l'occupation marocaine (ISACOM), Aminatou Haidar a affirmé dimanche que le colonisateur marocain adoptait "une politique de représailles systématique" contre les détenus politiques sahraouis ainsi que leurs familles, une "souffrance inhumaine" appliquée sous le silence des Nations Unies.
"Le transfert arbitraire des détenus sahraouis d'une prison à une autre est une politique systématique d'épuisement et d'humiliation", a écrit l'Isacom dans un communiqué parvenu à l'APS, relevant qu"'en plus de croupir dans les geôles marocaines, les prisonniers sont exposés au transfert arbitraire périodique et systématique qui s'inscrit dans le cadre d'un plan bien réfléchi".
"L'administration pénitentiaire suit minutieusement les gestes des détenus via des caméras de surveillance, qui fonctionnent 24/24 h, dans les cours pour ne pas dire à l'intérieur même des cellules", note le communiqué.
Cette démarche se veut un plan étudié avec toutes les représailles prévues visant à faire régner une instabilité absolue dans les rangs des détenus, de manière à les épuiser et anéantir leurs familles".
Dans ces conditions, le prisonnier vit "sous contrôle permanent", d'autant plus qu'il est privé au sein même de sa pièce de tous ces achats et subit, en plus, des fouilles à des heures tardives, comme une sorte d'humiliation", a-t-elle expliqué.
"La politique de l'occupant marocain est basée sur la vengeance exercée contre des Sahraouis", a-t-elle souligné, ajoutant que l'occupant marocain ne cesse d'appliquer "les formes les plus odieuses d'oppression contre le peuple sahraoui, y compris les détenus politiques qui subissent quotidiennement tous types de répression".
La présidente de l’ISACOM considère que les transferts arbitraires menés par le régime marocain reposent sur une politique purement raciste.
Les détenus sahraouis vivent une réalité plus amère face au silence de l'Onu
Les détenus politiques sahraouis vivent dans les geôles marocaines une situation plus amère, pour les pousser à renoncer aux principes révolutionnaires et convictions pour lesquels il ont été incarcérés.
Elle a souligné que l'unité spéciale chargée de la fouille corporelle de chaque détenu et la fouille de ses affaires et ses achats, disposait d'une équipe munie d'appareils, de marteaux et de scies électriques pour fouiller chaque coin de la cellule, la douche et les sanitaires en détruisant parfois les murs en quête de butins".
La même responsable a fait savoir, dans ce sens, que cette unité procédait d'une manière provocante, humiliante et sévères contre les détenus qui se font retirer les vêtements lors de la fouille corporelle sous prétexte de chercher des affaires détournés, à l'instar de téléphones portables et autres".
Si des objets prohibés sont trouvés, a-t-elle ajouté, "l'administration des prisons marocaines inflige des sanctions contre le détenu en le plaçant dans une cellule individuelle et se voit même interdire les visites, les communications et la promenade en sus d'autres sanctions. L'administration des prisons va même jusqu'à confisquer tous les livres, les carnets et les blocs notes des détenus", a poursuivi la même intervenante.
Selon Mme Aminatou Haidar, le principal objectif de ses pratiques répressives est d'imposer au détenu une situation d'instabilité, notamment avec la possibilité d'implanter des caméras cachées à l'intérieur des cellules pour surveiller tous les gestes de certains détenus, comme se fût le cas pour le journaliste marocain Slimane Raissouni et le leader du mouvement du rifain au Maroc, Nasser Zefzafi.
La présidente de l'instance "Isacom" a souligné que l'administration des prisons marocaines et ses services de renseignements avaient mis en place de nouvelles méthodes pour pourrir la vie des détenus politiques sahraouis et empirer les douleurs de leurs familles en les transférant dans des prisons loin de leurs familles. Toutefois, les détenus sahraouis ont pris l'habitude de cette situation et arrivent même à vaincre ces pratiques répressives dont ils font l'objet grâce à leur patience, à leur volonté et à leur solidité.
َAPS