Décision est prise mardi par les hautes autorités du pays de rompre avec le Maroc. Un pays devenu agitateur et encombrant à plus d’un titre. Pour l’expert en géostratégie Mohamed Laichoubi « cette décision envers le royaume chérifien était prévisible à plus d’un titre ».
Invité de la rédaction de la chaine 3, de la Radion Algérienne, l’ancien diplomate et expert en géostratégie est revenu, ce mercredi, non sans argumentaire, sur les tenants et aboutissants d’une décision qui a profité jusque-là de la sagesse et de la diplomatie positive algérienne.
D’abord, explique M. Laichoubi, c’est dans l’usage de la diplomatie internationale après des faits avérés graves et qu’ils atteignent des proportions importantes. « C’est malheureux que ça puisse arriver entre deux pays frères et voisins », a-t-il regretté en excluant toute tergiversation à répondre à l’extrême gravité des attaques marocaines et leurs effets collatéraux.
Et d’ajouter « surtout quand ça touche de façon fondamentale sinon structurelle les relations entre pays, de surcroit, voisins ». Il est admis, dit l’invité, qu’entre pays voisins, il y a obligation de trouver toujours des compromis pour l’avenir des sociétés et leurs économies respectives et leur destin commun. « Mais quand les relations sont rompues cela augure d’une situation grave », déduit-il.
« Il n’est secret pour les observateurs politiques qu’il y a une progressivité dans la gravité », tient à expliquer l’orateur soulignant que « le Maroc est inscrit dans un processus de déstabilisation de notre pays ». Il relève que « depuis son retour à l’Unité Africaine, il (le Maroc, ndlr) avait déjà une vision, une programmation, telle, qu’il est devenu le substitut d’un certain nombre d’agendas qu’il ne maitrise pas.
« Le Maroc n’est pas à sa première forfaiture, il avait toujours eu cet objectif de réduire la présence efficiente de l’Algérie à l’Union Africaine », rappellera M. Laichoubi.
Il faut ajouter, dit-il, deux autres éléments gravissimes à savoir « le fait de l’espionnage massif de citoyens, des cadres, du monde de la presse et de la culture, des politiques et des hauts responsables Algériens », estimant que cela est valable entre pays hostiles et de manière discrète non agressive mais là entre deux pays voisins et à la manière marocaine ça laisse pantois ! « L’impact, entre pays supposé samis, est extrêmement négatif », renchérit le diplomate.
Dans le même contexte, Mohamed Laichoubi déroule aussi qu’en outre de l’espionnage, « le monde est témoin que notre voisin est allé jusqu’à soutenir une dissidence et de séparatisme brandissant insolemment l’illusion que depuis des millénaire une région qui a la glorieuse Révolution durant laquelle d’énormes sacrifices ont été accomplis la qualifiant d’occupant. « Le plus grave est de s’immiscer solennellement dans les affaires internes en appuyant deux organisations, qualifiés publiquement de dangereuses pour la sécurité du pays », considère le géostratège, allusion faite à la sortie du diplomate marocain à News York qui n’est pas un simple fonctionnaire pour dire qu’il a agi par erreur.
Selon l’analyste, additionnés ces faits, il est de notoriété de dire que le Maroc répond à un agenda d’une véhémente violence contre les intérêts de l’Algérie et contre son ministre des Affaires étrangères, M. Lamamra, en l’occurrence, qui est omniprésent sur plusieurs dossiers continentaux.
Or, s’associer aussi à des actes odieux et aussi barbares, cela ne peut-être tu car c’est des actes pas uniquement contre la société mais c’est aussi gravement et fondamentalement à dessein visant l’économie de l’Algérie.
Le processus d’agressivité a atteint son paroxysme en continuité du cynisme jusqu’à ramener israel et l’aider dans sa volonté de repositionnement dans la région et dans une reconfiguration de l’organisation panafricaine avec tous ce que cela suppose comme dangers pour la région et l’organisation de la part d’une puissance agitatrice connue pour des desseins déstabilisateurs.
« Israël, pour ne pas la nommer, table selon lui, sur la déchirure des sociétés, l’affaiblissement de leurs économies », avise-t-il. « On assiste à l’illusion, hélas, de libanisation de l’Algérie », présage-t-il.