Les membres du Groupe de Soutien de New York pour l’indépendance du Sahara occidental ont appelé, mercredi, le Secrétaire général de l’ONU à assumer ses responsabilités en vue de mettre un terme à l'occupation des territoires sahraouis par le Maroc.
"Les 298 organisations membres du Groupe de Soutien de New York pour l’indépendance du Sahara occidental invitent le Secrétaire général de l’ONU à assumer personnellement la responsabilité de réunir les deux parties au conflit autour de la table afin de trouver le moyen de mettre un terme à l’occupation illégale du Territoire Non Autonome du Sahara occidental", ont indiqué les membres du groupe dans une lettre ouverte adressée aux Conseil de sécurité et au Secrétaire général de l’ONU à l'occasion du 30e anniversaire du déploiement, dans les territoires sahraouis, du premier contingent de la Minurso (Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental).
Ils invitent également les membres du Conseil de sécurité "à s’opposer, ou pour le moins à s’abstenir, à l’adoption de toute résolution qui s’écarterait de l’esprit des résolutions 658 (27/06/1990) et 690 (29/04/1991) et qui ne prévoirait pas explicitement le libre exercice du droit à l’autodétermination et à l’indépendance du peuple sahraoui".
Ils rappellent, à ce propos, " que les termes du Plan de Règlement soumis conjointement par le Secrétaire général de l'ONU et le Président en exercice de la Conférence de chefs d'Etats et de gouvernement de l'OUA, approuvé par le Conseil de sécurité le 27 juin 1990, prévoyait que le peuple du Sahara occidental choisira, librement et démocratiquement, entre l'indépendance et l'intégration au Maroc".
3 causes majeures à l'origine de la "faillite" de la Minurso
Ils précisent que 'le référendum devait être organisé 24 semaines après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu". "Le cessez-le-feu étant entré en vigueur le 6 septembre 1991, le référendum d'autodétermination du peuple sahraoui aurait dû se tenir entre fin février et début mars 1992 !! ", signalent-ils.
D'autre part, ils avancent trois causes majeures à l'origine de la "faillite" de la Minurso et de l’ONU au Sahara occidental. La première de ces causes est liée à l'attitude du Royaume du Maroc. "Depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu au Sahara occidental, le Royaume du Maroc a tout mis en œuvre pour empêcher l’organisation du référendum d’autodétermination du peuple Sahraoui", assurent-ils.
Les membres du groupe de New York dénoncent également la position des Etats-Unis et celle de la France, tous les deux membres permanents du Conseil de sécurité.
"Aujourd’hui encore, les deux puissances fournissent au Royaume du Maroc la quasi-totalité de son armement, qui est utilisé contre le peuple sahraoui pour maintenir une occupation illégale, et elles déploient tous leurs efforts pour convaincre les autres membres du Conseil de sécurité d’avaliser des résolutions dont la substance s’éloigne de plus en plus de l’esprit des résolutions 658 (27/06/1990) et 690 (29/04/1991)", expliquent-ils.
"La France (ancienne Puissance coloniale du Maroc), de concert avec l’Espagne (Puissance administrante de jure du Sahara occidental) exercent toute leur influence au sein de l’Union Européenne pour imposer des accords de celle-ci avec le Royaume du Maroc qui incluent le Territoire Non Autonome du Sahara occidental, bien que la Cour de Justice de l’Union Européenne ait clairement établi que le Royaume du Maroc n’exerce pas sa souveraineté ni sur le territoire du Sahara occidental, ni sur ses eaux territoriale", dénoncent-ils.
En troisième lieu, le groupe de New York pointe un doigt accusateur en direction de l'ONU elle-même. "Les Secrétaires Généraux qui se sont succédé à la tête de l’organisation, au lieu d’être les garants de la Charte de l’ONU et de rappeler à tous les acteurs en présence les principes de la Charte et les normes du droit international qui s’appliquent aux territoires Non Autonomes, ils ont participé à une dérive sémantique censée cautionner une occupation illégale", soutiennent-ils.
Le groupe de New York estime, par ailleurs, que " la persistante occupation illégale du Territoire Non Autonome du Sahara occidental de la part du Royaume du Maroc engendre la perpétuation des crimes liés à la disparition forcée" et favorise les atteintes aux droits de l'homme de manière générale. Elle engendre également "la violation de la souveraineté permanente du peuple sahraoui sur ses ressources naturelles".
Elle permet "à des compagnies marocaines (souvent directement ou indirectement de propriété de la famille royale marocaine) et étrangères de tirer d’énormes profits des ressources naturelles terrestres et halieutiques du Territoire, conclut la lettre.
APS