La question controversée de l'octroi du statut d’observateur à Israël sera soumise au prochain sommet des chefs d'Etat de l'organisation panafricaine prévu en février 2022, a indiqué vendredi soir le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, M. Ramtane Lamamra qui a dit espérer que le "sommet marquera un sursaut salutaire d’une Afrique digne de son histoire".
"Le débat de plusieurs heures que les ministres africains des Affaires étrangères viennent d’avoir sur la question controversée du statut d’observateur accordé à Israël par Moussa Faki a mis en évidence une profonde division des Etats membres de l’Union africaine", a déclaré Lamamra, à l’issue de l'examen de cette question lors de la 39e session du Conseil exécutif de l'UA tenue les 14 et 15 octobre à Addis-Abeba.
M. Lamamra précise que, "les ministres du courant majoritaire qui ont conscience que la crise institutionnelle engendrée par la décision irresponsable de Moussa Faki tend à rendre irréversible la division du continent, ont accepté de soumettre la question au sommet des chefs d’Etat de l’Union africaine prévu au mois de février prochain".
"Il faut donc espérer que le sommet marquera un sursaut salutaire d’une Afrique digne de son histoire et ne cautionnera pas une cassure irrattrapable", dira-t-il à ce propos.
Le ministre qualifie en outre de "regrettable que la proposition du Nigeria, élaborée avec l'Algérie, tendant à restaurer immédiatement le statu quo ante n’ait pas été acceptée par une minorité activiste représentée par le Maroc et quelques uns de ses proches alliés dont la République Démocratique du Congo (RDC) qui a assuré une présidence particulièrement partiale de la séance".
Et de préciser dans ce contexte que "les nombreux pays qui, comme l’Algérie, se sont opposés à la décision malencontreuse et dangereuse du président de la Commission de l'UA ont défendu l’intérêt suprême de l’Afrique qui s’incarne dans son unité et celle de ses peuples".
"Les plaidoiries de l’Afrique de Sud et de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) en faveur de la juste cause du peuple palestinien ont mis opportunément en perspective l'atteinte grave portée par la décision de Moussa Faki au patrimoine historique de lutte de l’Afrique contre le colonialisme et l’apartheid", relève le chef de la diplomatie algérienne.